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Upper Management

Publié le 11 décembre 2008 par Cyrilboyer
Dernier étage chez Arcelor Mittal...
et aux CFL, (mais ça a l'air d'être la cafét')
Niveau sociologie du comportement, il doit y avoir beaucoup à dire sur les ascenseurs, même si, visiblement, ces derniers intéressent plutôt les mathématiciens. Pourtant, un espace clos et confiné dans lequel des inconnus sont soumis à une promiscuité selon un hasard quasi absolu et pour une durée limitée à quelques secondes (sauf exception), voilà un environnement rêvé pour percer à jour les névroses de la vie moderne et les codes de la collectivité. Mieux que la plage, une rame de métro ou la file d’attente d’un restaurant d’autoroute. On baisse les yeux, on fixe un point imaginaire, on se demande qui a bien pu mettre cet infâme déodorant, on essaie de reconnaître ce que la nénette en jean slim écoute sur son iPod, on regarde sur quel bouton chacun appuie en espérant que ce soit un numéro après le sien, on se dit une fois de plus qu’il faudrait vérifier si le Schindler des ascenseurs est le même que le Schindler de la liste (la réponse est non, l’un était suisse, l’autre allemand), on estime mentalement le poids de chacun des autres passagers pour voir si on approche le seuil fatidique, on se demande de quel côté de la laisse se trouve le plus petit cerveau en évitant de croiser les regards du gros chien et de son maître. Surtout, on essaye de se placer dans la cabine selon un algorithme compliqué qui tient compte de plusieurs contraintes : distance maximale entre chacun des occupants, distance à la porte proportionnelle à l’ordre d’arrivée (le premier entrée va naturellement vers le fond) et inversement proportionnelle à l’ordre de descente supposé des occupants (excusez-moi je crois que je descends après vous).
Et c’est là que l’exercice prend tout son sens, lorsqu’il est pratiqué dans le monde déjà très codifié de l’entreprise. L’étage reproduit bien souvent le niveau hiérarchique de la personne, l’immeuble reflétant l’organigramme, à ceci près qu’il n’est pas de forme pyramidale car quand on monte il y a certes moins d’employés mais qui ont droit à un bureau d’autant plus grand (ça marche aussi avec le salaire, d’ailleurs).

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