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L’électricité géothermique prête à décoller dans la Vallée du Rift

Publié le 11 décembre 2008 par Graeme

Une technologie énergétique vieille d’un siècle extrayant la vapeur des roches chaudes sous - terraines va faire l’objet, au 21e siècle, d’une expansion massive dans la Vallée du Rift est-africain.

Cette nouvelle arrive alors que des pays du monde entier, du Guatemala à la Papouasie Nouvelle-Guinée, commencent à se tourner vers l’énergie géothermique qui se présente comme une nouvelle alternative prometteuse à la production d’énergie à partir de charbon ou de pétrole.

Aujourd’hui le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) ont annoncé l’achèvement de tests de projet de techniques sismiques et de forage avancées au Kenya qui ont dépassé toutes les attentes.

Des puits de vapeur, capables de générer 4-5 MW d’électricité et même un capable de parvenir à la quantité exceptionnelle de 8 MW, ont été atteints en utilisant la nouvelle technologie.

Cela pourrait signifier une économie allant jusqu’à 75 millions de dollars pour le promoteur d’une installation de 70 MW, estiment les experts.

Les résultats, annoncés à la Conférence de l’ONU sur le climat de Poznan, en Pologne, ont ouvert la voie à un effort international en 2009 pour l’expansion de la géothermie le long du Rift qui s’entend du Mozambique, au sud, à Djibouti, au nord.

Le projet, financé par le FEM et impliquant le PNUE et la compagnie d’électricité kenyane KenGen, pourrait aussi transformer les perspectives et les coûts pour la géothermie dans le reste du monde.

Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Directeur exécutif du PNUE, a dit : « Combattre le changement climatique tout en approvisionnant simultanément en énergie deux milliards de personnes qui n’y ont pas accès sont parmi les défis centraux de cette génération. La géothermie est 100 pour cent indigène, respectueuse de l’environnement et est une technologie qui a été sous-utilisée pendant trop longtemps ».

« Il y a au moins 4 000 MW d’électricité prêts à être récoltés le long du Rift. Il est temps de mettre cette technologie en avant afin d’alimenter les moyens d’existences, le développement de carburants et de réduire la dépendance aux carburants fossiles polluants et imprévisibles. De l’endroit où l’humanité a fait ses premiers pas émerge une des réponses pour sa survie sur cette planète », ajouta-t-il.

Monique Barbut, Directrice générale et Présidente du FEM, a dit : « Surmonter les obstacles économiques et techniques à la production d’énergies renouvelables fait partie de notre responsabilité partagée. Le travail dans la Vallée du Rift démontre que la géothermie n’est pas seulement technologiquement viable mais aussi rentable pour des pays en Afrique où il y a un potentiel global d’au moins 7 000 MW ».

« En effet, la géothermie dans le monde entier fait l’objet d’une renaissance avec l’estimation que le nombre de pays commençant à utiliser cette source d’énergie passe d’environ 20 en 2000 à 50 d’ici 2010. J’espère que la Vallée du Rift d’Afrique deviendra un phare pour de nouvelles accélérations de la géothermie en termes de taille, de nombre de centrales et de  couverture géographique dans le monde développé et en développement ».

Le Projet au Kenya

Le projet financé par le FEM a, sur les trois dernières années, utilisé les techniques connues sous les termes d’études microsismiques et magnétotelluriques pour l’identification de nouveaux sites prometteurs à des lieux incluant Olkaria et Naivasha qui est situé à environ une heure de voiture de la capitale Nairobi.

Ici, une centrale géothermique générant 45 MW a opéré pendant un quart de siècle. Une seconde centrale fut mise en service en 2000 avec une capacité de 70 MW.

Le principal défi à l’expansion le long du Rift au Kenya et ailleurs a été le risque associé avec le forage et les coûts élevés si la vapeur est manquée.

Le projet d’un million de dollars « Joint Geophysical Imaging » a eu pour objectif de venir à bout de ces risques. Les anciens puits à Naivasha génèrent environ deux MW tandis que les nouvelles techniques ont non seulement permis d’augmenter les chances d’atteindre la vapeur mais aussi d’indiquer des puits au potentiel bien plus élevé, typiquement en moyenne de quatre à cinq MW.

Expansion géothermique du Rift

Il y a deux ans, le Conseil du FEM a approuvé la Africa Rift Valley Geothermal Development Facility (ARGeo) soutenue avec un financement de près de 18 millions de dollars et impliquant le PNUE et la Banque mondiale.

Le projet, qui garantit contre les risques du forage à Djibouti, en Érythrée, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, doit commencer au début de 2009 et permettra de faire appel à l’équipement et aux techniques expérimentées par KenGen et le PNUE.

Le Kenya et des investisseurs privés cherchent aussi un soutien financier du Mécanisme de Développement Propre (MDP) du Protocole de Kyoto pour une extension de 35 MW additionnels actuellement en phase de validation.

La demande en électricité actuelle au Kenya est d’environ 1 000 MW. Le pays dépend fortement de centrales hydroélectriques, des systèmes qui ont souffert ces dernières années des faibles précipitations et réserves d’eau.

Le pays s’est fixé l’objectif de générer 1 200 MW à partir de la géothermie d’ici 2015.

Un contrat a récemment été attribué à une compagnie chinoise pour le développement de la centrale Olkaria IV. Comme conséquence du projet Joint Geophysical Imaging du PNUE-FEM, le nombre de puits probablement nécessaires pour parvenir à 70 MW pourrait être de 15 au lieu des 30 requis avec la technologie précédente. Ceci pourrait permettre d’économiser jusqu’à 5 millions de dollars par puits foré.

Des pays supplémentaires de la région qui possèdent des ressources géothermiques ont également manifesté leur enthousiasme à l’idée de participer à l’expansion géothermique, notamment les îles Comores, la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Source : PNUE


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