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Extrait de l'article "Megalopoles, mon amour", de philippe Plassart, paru dans le nouvel économiste (partenaire de pourquoi tu cours) le 4 décembre 2008

Par Levidepoches

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Pour les capitales économiques occidentales, l’enjeu est d’enrayer au maximum le déclin relatif. Le mot clé ? L’attractivité. Puisqu’une partie croissante des facteurs de production circulent librement autour de la planète, l’objectif est de continuer à aimanter au maximum les créateurs de richesses, entreprises et salariés, capables de se déplacer d’un pays à l’autre. Pierre-Noël Giraud précise sa vision du découpage de la planète économique. Il distingue, d’un côté, les “firmes nomades”, mondialisées et soumises à la compétition internationale, le Cac 40 pour résumer. Et puis il y a les “firmes sédentaires” qui agissent au sein d’un même territoire, plutôt protégées de la pression extérieure. Comme les franchises Speedy ou les centres Leclerc par exemple. La distinction est la même pour les individus, divisés entre “compétitifs” qui produisent des biens et services échangeables internationalement et les “protégés” de la compétition internationale directe, dont les salaires et le travail s’inscrivent dans un cadre national, à l’abri des frontières.

Tout l’enjeu, pour une mégapole comme l’Ile-de- France par exemple, est d’attirer dans son orbite le maximum de “compétitifs”. Leur matière grise et leur pouvoir d’achat viendront ensuite irriguer l’économie sédentaire, voire celle des régions environnantes, selon les principes de transferts entre territoires décrits par l’économiste Laurent Davezies. “Pour faire croître le nombre de compétitifs, il faut leur rendre le territoire attrayant, résume Pierre-Noël Giraud. En France il y a un biais sur la technologie. Il faut favoriser Airbus, certes, mais l’on néglige beaucoup trop les actifs spécifiques du territoire français, l’un des plus beaux pays du monde avec une culture commercialisable dans bien des domaines.

De plus, il s’agit de secteurs dotés d’un grand pouvoir d’entraînement sur les biens et services protégés, alors qu’Airbus est par définition concerné par les logiques de délocalisation.” Le reste de l’effort consiste, selon l’économiste, à améliorer le rapport qualité/prix des “biens et services protégés”. “Il ne suffit pas d’attirer des “compétitifs” sur son territoire, ajoute Pierre-Noël Giraud, il faut aussi les convaincre de consommer sur place, de s’offrir un restaurant ou d’acheter une place de théâtre plutôt qu’un billet d’avion pour les Seychelles par exemple.” Pour réussir à capter ces richesses, il faut donc rendre attrayants les services locaux : du sourire du chauffeur de taxi à la réactivité du traiteur en passant par le prix des services d’aide à la personne, à la qualité de vie et à l’efficacité de l’administration locale.

Les mégapoles des pays émergents ont un atout en or dans cette compétition mondiale : celui du porte-monnaie. L’ingénieur indien de Bengalore dont le salaire dépend de critères internationaux peut vivre comme un prince dans son pays où les salaires et les coûts de l’économie de proximité sont extrêmement faibles. Son homologue de la Silicon Valley ou le directeur de la communication de Prada ou de Mittal installé à Paris est nettement moins avantagé sur ce plan. “Il faut que les services de proximité s’améliorent, reprend Pierre-Noël Giraud. Cela va du chèque emploi service à la TVA réduite sur les biens produits sur place, plus forte sur ceux qui circulent. Une politique de l’offre appliquée à ce qui ne bouge pas serait également adaptée : du bâtiment aux énergies renouvelables qui avant d’être intéressantes pour l’environnement représentent un apport précieux à l’emploi local.” Il y aurait là tout un champ de politiques très prometteur et pourtant sous-exploité.

“Il faudrait au moins avoir pour objectif de ne pas pénaliser l’Ile-de-France”, conclut Philippe Martin en rappelant que, avec l’Alsace, c’est la seule région où les salaires privés sont supérieurs aux transferts publics perçus en retour. C’est urgent, à l’heure où Paris est sur le point de se voir dépassé par Londres et rattrapé par Mexico qui pèserait plus de 600 milliards de dollars de Pib en 2020 !

Par Jacques Secondi

L'article complet par ici

Crédit: labnol

Posté sur : le vide poches / planning stratégique
Posté par : Loïc LAMY

Source: Le nouvel économiste


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