Dans son texte, Marie Tison nous apprends que les coûts de remplacement des voitures de métro ont augmentées de 50% passant de 800 millions à 1,2 milliard. Malheureusement, ce n'est pas fini. Avant la fin de cette saga, les coûts auront probablement doublé.
Pourquoi?
Parce qu'on gère les contrats d'approvisionnement publics pour obtenir le maximum de retombés politiques. Comment peut-on expliquer autrement le fait que la STM n'ait pas exigé des soumissions indépendantes de chacun des soumissionnaires? C'est une absurdité proportionnelle à l'incompétence des fonctionnaires en charge du projet.
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Le prix des nouvelles voitures du métro explose
13 décembre 2008 - 11h30
La Presse
Marie Tison
Le prix demandé par Alstom et Bombardier pour remplacer les voitures du métro de Montréal est beaucoup plus élevé que ce que prévoyait la Société de transport de Montréal (STM).
La STM, qui a analysé ce qui s'est fait ailleurs dans le monde, s'attendait à ce que le prix pour l'ensemble du projet tourne autour de 1,2 milliard, soit environ 800 millions pour l'acquisition des voitures elles-mêmes et environ 400 millions pour les frais d'intérêts, les modifications aux bâtiments, la formation des employés et les frais afférents.
Le consortium formé par Alstom et Bombardier a demandé 1,2 milliard, mais cette somme ne couvre que le coût d'acquisition des 342 voitures prévues. Cela correspond à une augmentation de 50%.
"C'est pas mal plus élevé que ce à quoi on s'attendait", a déclaré la porte-parole de la STM, Odile Paradis.
Le contrat sera assorti d'options pour 126 voitures supplémentaires pour faire face à des projets d'expansion, comme le prolongement du métro vers l'est. Il y aura également des options pour des pièces de rechange et de l'outillage. Avec ces différentes options, la proposition d'Alstom et de Bombardier monte à 1,7 milliard.
La proposition d'Alstom et de Bombardier est la seule soumission reçue par la STM.
Avant même le lancement de son appel d'offres, le premier août dernier, la STM avait pressenti plusieurs constructeurs de métro pour son projet de remplacement des voitures MR-63 du métro de Montréal. Elle avait ainsi communiqué avec Alstom et Bombardier, bien sûr, mais aussi avec la japonaise Kawasaki et l'espagnole CAF. Toutefois, seules Alstom et Bombardier ont manifesté leur intérêt et se sont procuré le volumineux document d'appel d'offres. Au cours de l'automne, ces deux entreprises se sont rapprochées et ont décidé de présenter une proposition commune. Une porte-parole de Bombardier Transport avait alors expliqué que les critères de la STM étaient particulièrement exigeants et que les échéances étaient très serrées.
La STM entendait accorder le contrat en mars 2009 et mettre les premières voitures en service en juillet 2012.
La Société de transport se retrouve donc avec un seul soumissionnaire, elle qui avait été vertement critiquée parce que, la demande du gouvernement québécois, elle avait d'abord choisi d'accorder le contrat à Bombardier de gré à gré, sans appel d'offres.
Alstom avait vigoureusement contesté l'attribution de ce contrat et avait porté le litige devant les tribunaux. La Cour supérieure du Québec avait donné raison à la multinationale française et avait enjoint à la STM de mettre en place un processus d'appel d'offres en bonne et due forme.
Mme Paradis a indiqué hier que des juristes de la STM étudieront la soumission d'Alstom et de Bombardier afin de vérifier sa conformité aux exigences. Il ne s'agit pas d'une mince tâche: la soumission occupe trois boîtes de carton faisant chacune 60 centimètres de hauteur.
Les constructeurs n'ont pas voulu faire connaître les détails de leur soumission hier. On ne sait donc pas encore qui fabriquera quoi dans le cadre du projet. Ces détails devraient être annoncés lors de l'attribution du contrat.