Que les vieux clichés ont la peau dure et que les stéréotypes résistent bien au temps. Les manuels scolaires évoluent mais on y trouve toujours et encore dans les entreprises un patron et une secrétaire. Et pourquoi pas le contraire : une chef (tiens, pas de féminin) d'entreprise et son assistant ? Les femmes sont cantonnées résolument dans des métiers féminins : gynécologue, documentaliste, bibliothécaire, sage-femme (bien sûr, il n'y a que des hommes sages !)
Ce n'est pas tout. Les personnes étrangères sont le plus souvent représentées dans des situations de pauvreté, de précarité quand ce n'est pas carrément de délit ou d'infraction. Les personnes âgées ne font pas de tennis ou de golf mais sont plutôt associées à la maladie et la dépendance. Pour illustrer la Turquie, rien de plus pertinent qu'une femme voilée (ben voyons !) et une main rachitique pour le continent noir. En général, ou l'Africain est malade ou il est pauvre, quand il n'est pas accablé de ces deux maux en même temps. Des représentations pour le moins réductrices quand elles ne sont pas carrément fallacieuses.

Pierre Zimmer