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Sarkozy et l'automobile : l'occasion manquée ?

Publié le 16 décembre 2008 par Juan
Sarkozy et l'automobile : l'occasion manquée ?Lundi 15 décembre, Nicolas Sarkozy recevait "les acteurs de la filière automobile" au Palais de l’Élysée.
"2009, c'est l'année de tous les dangers"
Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, l'affirme: "2009, c'est l'année de tous les dangers, de toutes les possibilités. Personne ne sortira indemne de cette crise".  Un temps dopé par le bonus-malus de Jean-Louis Borloo au début de l'année, le secteur a plongé le premier dans la crise. Depuis, les fermetures de site se multiplient: les constructeurs sont touchés (Peugeot, Renault, Ford, Toyota), et leurs sous-traitants suivent (Faurecia, Mefro, Bridgestone, Michelin, Manitou, La Barre Thomas, Molex, Plastic Omnium, Valeo). La crise du pouvoir d'achat puis le resserrement des conditions de crédit depuis septembre ont eu raison d'un secteur très tributaire des crédits à la consommation.
Aux Etats-Unis, les "Big Three" sont au bord de la faillite .... Ailleurs en Europe, les constructeurs cherchent aussi l'aide de l'Etat. En Allemagne, Volkswagen a d'ores et déjà demandé l'aide de Berlin pour ses activités financières et bancaires.
Les promesses présidentielles
Le 6 octobre dernier, Nicolas Sarkozy avait esquivé des manifestants à l'usine de Renault-Sandouville. Que leur promettre ? D'exiger de mettre leur patron au chômage technique ? Dans son "plan de relance" il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy a réactivé la prime à la casse pour toute acquisition d'un nouveau véhicule non polluant. Une mesure anachronique puisque les ménages manquent justement de pouvoir d'achat et de crédit pour de telles dépenses. Carlos Ghosn espère un soutien financier, sous forme de prêts et de garanties bancaires: "Ce que nous demandons à l'Etat, c'est un financement à des termes raisonnables, c'est-à-dire deux ou trois ans, et à des taux raisonnables, de 4 % à 5 %" a-t-il expliqué samedi dernier.
Dès le 1er janvier 2009, le patron de Renault-Nissan prendra sa casquette de président de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), "pour obtenir l'aide de 40 milliards d'euros demandée par l'ensemble des constructeurs européens". Le soutien financier de la France pourrait s'inscrire dans cette enveloppe globale. Il devrait être aussi assorti de conditions. "Si l'Etat nous aide, il est normal de s'engager à ne pas fermer d'usines. Je m'y suis engagé", affirme M. Ghosn.
Le rendez-vous manqué
Lundi 15 décembre, Nicolas Sarkozy a sans doute raté l'une des plus belles occasions du moment: il pouvait imposer à cette industrie fragilisée d'investir pleinement dans la voiture propre. En échange de quelques subsides, les industriels de l'automobile auraient accepté facilement. Mais le président français n'a rien fait. Il a juste annoncé de belles intentions en faveur de la "réussite du tournant technologique du véhicule décarboné"...
Il s'est d'abord contenté de répéter ses promesses passées. Il s'est ensuite dit ouvert à de nouvelles aides "sous formes de prêts ou de garanties", mais à condition qu'elles soient assorties d'engagement de localisation de l'emploi en France.
- Le décret instaurant le superbonus de 1000 € pour mise à la casse d’un véhicule de plus de 10 ans sera publié dans les prochains jours. Le dispositif s’applique en tout état de cause à compter du 4 décembre 2008.
- Les financements destinés au soutien du crédit automobile ont été versés à hauteur de 779 M€ et atteindront un milliard d’euros d’ici la fin du mois de janvier. Ces financements seront complétés à mesure des besoins, notamment en élargissant la gamme des actifs admis à titre de collatéral en garantie des financements.
- Les constructeurs et grands équipementiers ont confirmé leur engagement de participer au fonds d’investissement et de restructuration de la filière automobile, au côté du fonds stratégique d’investissement. Le fonds sera opérationnel avant la fin du mois de janvier 2009.
- Des instructions seront données aux préfets et trésoriers payeurs généraux pour un examen compréhensif des dossiers de la filière en matière de paiement des impôts et charges sociales.
(source : communiqué de la Présidence)

Puis, le pire est venu : il a chargé son secrétaire d'Etat à la Consommation d'une "mission sur les problèmes de compétitivité de l'industrie automobile française."
On connaît déjà le résultat : "coût du travail trop élevé", "flexibilité insuffisante."
On prend les paris ?&alt;=rss

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