Le Syndicat national des journalistes CGT s’étonne de la “violence” de la réaction d’un “président aux nerfs fragiles”, après l’altercation entre Nicolas Sarkozy et deux photographes de presse américains. Décidément les vacances du Président de la République Française semblent ne pas cesser de faire couler de l’encre…
L’altercation entre Nicolas Sarkozy et deux photographes américains sur son lieu de vacances, dimanche, a provoqué l’indignation du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), qui “exige” des “excuses” de la part du président de la République.
Dans un communiqué rendu public mardi 7 août, le syndicat “dénonce la violence” de la réaction d’un “président aux nerfs fragiles” qui “se complait à solliciter plus qu’à son tour les médias sur le moindre de ses faits et gestes et s’est trouvé piégé en se brûlant aux feux de la rampe”.
“L’homme aux nerfs d’acier a craqué pour des photos en menaçant des journalistes d’agence et non comme certains ont voulu le faire croire en ayant à faire à des ‘paparazzi’ en mal de scoop”, souligne le syndicat, qui appelle le président à retrouver son “calme” toujours d’après le même communiqué.
Le Président était dimanche avec son entourage à bord d’un bateau sur le lac Winnipesauke, quand il a aperçu au loin vu Jim Cole et Vince DeWittn respectivement photographes des agences Associated Press et Sipa, à bord du bateau de Cole. Jim Cole avait pris soin de demander à la police marine l’autorisation de croiser dans le secteur.
“Il (Sarkozy) était heureux et souriant et il a fait signe aux membres de sa sécurité alors qu’il sortait”, a dit Jim Cole. “Et puis, il nous a vu prendre des photos et sa bonne humeur apparente s’est arrêtée immédiatement”. Les deux photographes ont alors constaté que Sarkozy les pointait du doigt. Le bateau du président s’est approché. Une fois côte à côte, Sarkozy, portant son seul maillot de bain, a sauté à bord du bateau des deux photographes et a commencé à leur hurler dessus en français.
“Le président était très agité, s’exprimant très rapidement en français et à fort volume”, a souligné Vince DeWitt.A plusieurs reprises, les deux photographes ont souligné qu’ils ne parlaient pas français. “Mais ça ne l’a pas arrêté”, a précisé Vince DeWitt. Nicolas Sarkozy s’est alors emparé de l’appareil de Vince DeWitt avant de le reposer. Une femme s’est alors exprimée en anglais en relayant la demande du chef de l’Etat français qu’on le laisse tranquille, lui et son entourage, a dit Vince DeWitt. Cette femme n’a pas décliné son identité mais Vince DeWitt a ajouté: “je crois que c’est sa femme qui a expliqué qu’il était en colère parce qu’il croyait avoir passé un accord pour ne plus être photographié par la presse. On lui a dit qu’on n’avait pas entendu parce qu’on ne parle pas français et il a fini par se calmer. Mais on est parfaitement dans la légalité. Des hommes politiques américains se seraient rendus compte de la répercussion d’une crise de colère sur leur image. On aurait pu croire que M. Sarkozy serait conscient de ce qui va avec le fait d’être le président d’un grand pays”, a encore Vince DeWitt.
Nicolas Sarkozy a retrouvé son calme après la promesse faite par Jim Cole et DeWitt d’arrêter de prendre des photos. Le président français est remonté à bord de son bateau et a repris sa course sur le lac suivi par un bateau transportant des agents du Secret Service, le service américain chargé de la protection des personnalités.
Quelques heures auparavant, Nicolas Sarkozy avait rencontré la presse de façon informelle. A cette occasion, le président français avait déclaré en français: “Je suis naturellement prêt à toutes vos questions et peut-être qu’après vous repartirez couvrir l’information et d’autres sujets et que vous me laisserez tranquille avec ma famille”.
Les deux photographes n’ont entendu la traduction qu’après leur altercation avec le président français. (NouvelObs.com / AP & NR)