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Mirror’s edge, chef-d’oeuvre vacillant

Publié le 17 décembre 2008 par Playtime

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Des façades des buildings aux profondeurs du métro, Faith, l’héroïne de Mirror’s Edge, joue les anges gardiens d’une société minée par les angoisses sécuritaires. Jeu expérimental, la création du studio Dice insuffle, un an après le très réussi Super Mario Galaxy, de la nouveauté dans un genre que l’on croyait stéréotypé et sclérosé : les plateformes.

En permettant de voir directement par les yeux de l’héroïne, le joueur éprouve une sensation originale de vitesse et de vertige, et renoue avec une mécanique de jeu nerveuse et intuitive. De fait, le joueur n’aura pas éprouvé une telle sensation de liberté depuis Jet Set radio , dont Mirror’s Edge reprend finalement assez fidèlement les ficelles narratives.

Version lumineuse de Killer 7 , l’esthétique transforme l’environnement urbain en monochromes high tech, ou en épure onirique. L’ambiance sonore, qui mêle sonorités minimalistes et bruit blanc, est également réussie. Ponctué de respirations cinématiques, le jeu s’inspire enfin d’un style manga plus crayonné, vague référence au clip d’Archive, “Again” , voire même à Persepolis.

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Le gameplay et l’esthétique orignaux ont toutefois tendance à escamoter une certaine vacuité du scénario et du gamedesign : ce qui serait impardonnable pour un jeu de plateforme classique, passe ici inaperçu.

Dans une progression plus linéaire qu’il n’y paraît, le joueur est régulièrement, pour accentuer la tension dramatique, mis en situation d’urgence et en posture de fuite. Mais plutôt bon sur toute la longueur du jeu, Mirror’s Edge échoue, ponctuellement, à proposer des morceaux de bravoure. Par exemple, un combat avec une star de catch, qui aurait pu être épique, est avorté par sa chute dans le vide…

Si Mirror’s Edge n’atteint finalement pas la perfection, il démontre qu’Electronic Arts, et les “majors” de l’industrie peuvent, quand elles le décident, s’investir dans des projets novateurs, et faire autre chose qu’exploiter des licences à succès. Modèle d’un nouveau genre, le titre de Dice ouvrira certainement la voie à une nouvelle génération de titres de plateforme-action en vue subjective.

Laurent Checola

Photos : Electronic Arts.


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