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La mort annoncée des Etats ?

Publié le 17 décembre 2008 par Careagit
La nouvelle n'a pas fait la une des journaux, même économiques. Elle n'a même pas fait l'objet d'une ou plusieurs remarques dans la blogosphère. Tout juste fut-elle abordée dans les colonnes du Monde et par le journaliste J.M Apathie lors de son éditorial quotidien dans le grand journal de Canal + et le temps d'un billet sur son blog.
Tout commence le Mercredi 10 Décembre dernier. L'Etat Allemand, secoué lui aussi par les crises successives, s'est tourné vers les marchés financiers, en quête de quelques 7 Milliards d'Euros à échéance deux ans. Habituellement, il faut dire que ce genre d'emprunt trouve échos chez les investisseurs pour deux, trois ou quatre fois même le montant demandé. Les obligations du Trésor constituent des produits financiers considérés comme les plus sûrs de la large palette des produits disponibles. Peu de risques à financer un Etat. C'était en tout cas la règle jusqu'alors. Le même jour, outre Atlantique, l'Etat US cherche 28 Milliards de dollars sur les marchés, l'opération fonctionne mais les souscripteurs se font moins nombreux au portillon. Dans les deux cas, les prêteurs n'accourent plus pour financer les Etats.
A ce constat plusieurs hypothèses.
La première, la plus catastrophique, entretenue notamment par Apathie, voit une situation dans laquelle les investisseurs se questionnent désormais sur la capacité des Etats, et pas les moindres, à rembourser leurs dettes. Il faut dire que l'exemple de l'Islande à de quoi refroidir. Tout comme dans la sphère privée, les Etats bénéficient (ou endurent) d'une notation attribuée par des agences indépendantes en fonction de leur santé économique et financière et donc de leurs capacités à être présents aux rendez-vous des remboursements. Par les temps qui courent, la question à le mérite d'être posée. Qui va payer ? S'il s'avérait que les prêteurs étaient en effet devenus trop frileux pour financer les emprunts Etatiques, qu'adviendrait il de nos systèmes qui ne cessent depuis des décennies à fabriquer de la dette ? En France notamment, l'Etat emprunte désormais pour financer son fonctionnement tant l'équilibre emplois - ressources n'est pas assuré dans chacun des budgets votés ! Paradoxale situation dans laquelle tous les responsables politiques s'accordent à dire que le système n'était pas tenable en terme de micro économie (au niveau du ménage) mais qui parallélement ne réagit guère lorsque les Etats plongent dans le même phénomène ?
La seconde hypothèse est moins dramatique est se veut la résultante d'une période financière creuse. Avec les vagues successives de la crise financière puis économique, il est fort possible que le regard de la majorité des investisseurs se tournent désormais vers les titres plus "risqués" mais vidés de toute notion de risque tant les cours sont bas (Ne réflétant même plus la valeur des actifs dans certains cas). Entrer aujourd'hui sur le marché action n'est pas en soi une mauvaise opération tant il est probable quà moyen - long terme, le gain soit assuré.
La dernière hypothèse, plus pragmatique, est avancée par certains experts qui considérent comme traditionnellement creuse, la période de fin d'année - et particulièrement le mois de Décembre - au regard notamment de la clôture des exercices comptables dans les banques et établissements financiers ralentissant d'autant les actions sur les marchés.
De tout cela nous n'avons que quelques bribes d'informations, l'émergence de quelques inquiétude ici ou là. Le dossier reste bouillant et à surveiller...
Le plus fulgurant des cancerts débute parfois par une toute petite tumeur.

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