Magazine Côté Femmes

Chic planète (3)

Publié le 17 décembre 2008 par Ptigibus
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2008 © Shiho Fukada
Nodi, 14 ans, à droite avec sa sœur ainée Shetu âgée de 17 ans, couchées contre un client dans la pièce du bordel ou elles se prostituent. Les 2 sœurs partagent cette minuscule chambre avec un lit unique en compagnie de leur jeune cousin Sume âgé de 8 ans, dont la mère est aussi prostituée.

Issue d’une famille d’une extrême pauvreté, Shetu fut mariée à l’âge de 12 ans. Son mari qui ne voulait pas d’enfant la violenta quand elle tomba enceinte. Après avoir mis son enfant au monde, elle quitta son mari et mendia dans les rues. Son mari la retrouva, lui enleva son enfant et le vendit à une femme pour 5000 Takas (1 dollar U$ vaut 60 Takas).
Elle se vit alors proposer un emploi dans une manufacture de vêtements mais fut en fait vendue comme prostituée dans un bordel ou elle travailla pendant 1 an sous la surveillance d’une mère maquerelle. Libérée au bout d’1 an elle retourna dans son village ou elle fut mariée de force une seconde fois. Battue régulièrement pendant 7 mois par son mari, elle s’enfuit après que ce dernier lui cassa les dents de devant et retourna au bordel.
Sa sœur Nodi s’enfuit de sa famille étant frappée d’opprobre pour être tombée amoureuse d’un garçon Hindou et rejoignit sa sœur au bordel. Selon les ONG, plus de 150 000 femmes victimes de la pauvreté, se livrent à la prostitution au Bangladesh et l’exploitation sexuelle des enfants y est largement répandue. Les trafiquants d'enfants recourent à divers moyens, par exemple l'enlèvement et les promesses fallacieuses de mariage ou d'emploi à l'étranger.
Bien que la prostitution fasse partie intégrante de la société, le statut social des professionnelles du sexe dans la société bengali fait l'objet de si peu de considération qu'elles ne sont pas même autorisées à porter des chaussures ou des sandales hors du bordel. Même dans la mort elles sont rejetées.
Qu'elles soient hindoues, musulmanes ou chrétiennes, on leur refuse jusqu'au droit aux rites funéraires de base. Leurs corps sont simplement jetés.

Shiho Fukada est une photographe indépendante née à Tokyo et basée en Chine qui a tout d’abord travaillé pour la publicité et la mode avant de devenir photo reporter.


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