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Quand Le Pen drague Sarkozy

Publié le 07 août 2007 par Nico2312
Qu'il semble loin le temps de la campagne présidentielle durant laquelle Jean-Marie Le Pen avait retrouvé ses accents les plus immondes et haineux pour attaquer Nicolas Sarkozy non sur ses idées mais sur ses origines, allant jusqu'à lui dénier le droit (du sang) d'accéder à l'Elysée. Trois mois après son échec au premier tour de la présidentielle qui l'a vu réaliser son plus mauvais score depuis... 1974, le président du FN semble avoir totalement oublié ses griefs xénophobes à l'encontre du président de la République, préférant lui décerner un satisfecit pour ses 90 premiers jours de présidence.
Et comme la nuance ne sera jamais la caractéristique principale de Jean-Marie Le Pen, il déclare désormais sur RTL que "chacune des actions de Nicolas Sarkozy est mûrement réfléchie, pesée, très bien informée et jusqu'ici assez bien réalisée, il faut le dire", avant d'ajouter qu' "il fait une chose qui est moralement positif, c'est qu'il tient, semble-t-il au moins, un certain nombre de ses promesses électorales, bien sûr pas toujours dans la dimension et la profondeur que pourraient attendre ceux qui ont voté pour lui, mais tout de même, il va dans cette direction-là" et de conclure qu' "il n'y a pas de sujet de contestation grave". N'en jeter plus la couple est pleine !!! La seule personne dont on avait déjà entendu le vieux leader d'extrême droite dire autant de bien n'était autre que lui-même...
Face à cette déclaration d'amour une question se pose : que cherche Jean-Marie Le Pen ??? Une place au gouvernement lorsque que la mode de l'ouverture à gauche aura lassé et laissera place à celle à droite de la droite ??? Penser un tel cas de figure possible serait une véritable insulte à la probité de Nicolas Sarkozy (mais malheureusement pas de tous à l'UMP...). Non, ce que semble rechercher Jean-Marie Le Pen sur la fin de sa carrière (et de sa vie ???) c'est une sorte de reconnaissance institutionnelle pour son parti. Ainsi répète-il à l'envie qu'il a "été reçu à l'Elysée à deux reprises depuis l'élection de M. Sarkozy, dont une un quart d'heure avant la réunion du conseil des ministres". On ne saurait trop lui rappeler que la vanité est un vilain défaut, mais il n'en aurait probablement cure puisque le seul but ce de cirage de pompes au président de la République est de quémander une strapontin dans la commission sur la réforme des institutions puisque selon lui "cette commission représente tous les courants politiques, philosophiques de la nation mais il n'y a pas de représentants du Front national alors que nous avons des candidats de compétence au moins égale à celle des gens qui ont été désignés".
Du sauvetage de la France à une place dans une commission théodule, l'ambition a été fortement revue à la baisse ses derniers temps du côté du FN. Mais il faut dire que la survie même du parti est en jeu : après le double échec présidentiel et législatif du printemps, les caisses du FN (qui avait dépensé sans compter pour la campagne de son leader) sont vides au point que des licenciements sont en cours au paquebot. Au passage, les militants frontistes concernés vont peut-être réaliser à cette occasion que le droit du travail français est loin d'être trop protecteur vis-à-vis des salariés que le dit la propagande de leur parti, que les indemnités chômage ne permettent pas de vivre grassement et enfin que les chômeurs ne sont pas tous des feignants ou des immigrés venant profiter de l'argent des contribuables français...

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