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Volume trop (bien) élevé

Publié le 19 décembre 2008 par Castor
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En cette période de parution du magasine Rock'n Folk, un petit mot pour signaler l'excellente tenue d'un sérieux concurrent: Volume.
A force de parler de politique, de littérature, de cinéma, de TV, d'autre chose que du rock les Inrockuptibles méritaient bien leur nom. Pourtant comment occulter un pan entier de la culture qu'est la musique ? La rédaction des Inrocks a donc créé son magasine musical.
La vérité est que j'avais beaucoup d'appréhension en achetant Volume. Le ton parisianiste, les critiques à l'emporte pièce, la destruction massive de toute culture pouvant être soupçonnée d'être populaire, le manque de discernement, l'encensement irraisonné d'idoles brulées vives quelques mois plus tard, le ton des Inrocks m'exaspérait. J'emploie le passé car après quelques numéros de l'hebdomadaire, je renonçais vite à participer à ce saccage de toute notion de bon sens dans la critique d'une oeuvre au profit des soubresauts de pseudo esthètes dont je devinais la pause lasse, et le look savamment étudié.
Dès les premières pages de Volume, j'ai dû revenir sur mes préjugés. Le ton employé est sobre et les critiques constructives, pausées, plutôt bien senties, argumentées. Les tendances musicales du moment et de demain sont décryptées, les articles de fond passionnants. Mais les deux grandes qualités du magasine sont avant tout :
1. des stories dignes de ce nom. Ce mois-ci, Volume retrace la saga des Who en proposant un CD de reprise (comme Mojo l'a déjà fait quelques mois plus tôt). Mojo est d'ailleurs le magasine qui se rapproche le plus de Volume. Il manque simplement cette manie anglo-saxonne dont, je l'avoue je suis dingue, des lists. Top 5 des groupes au nom le plus ridicules, TOP 5 des groupes n'ayant plus aucun membres originaux vivants, TOP 10 des singles du moment, Playlist de la rédaction, ... Ces listes subjectives sont souvent drôles, décalées, inutiles et d'une mauvaise foi assumée.
2. la parfaite compréhension de l'interaction entre musique, écrit et Internet. Des listes de vidéos à mater sous Youtub, des adresses Myspace pour écouter les groupes, des chansons en ligne, une sélection de sites, de blogs.
3. Une liste d'albums critiqués impressionnante et diversifiée offrant un panorama exaustif de l'actualité musicale.
Alors que manque-t-il à Volume pour détroner l'indéboulonable Rock'n Folk de son piédestal? Plus grand chose à vrai dire si ce n'est quelques plumes. Des journalistes ou écrivains capables de sortir du cadre, de produire des articles fleuves, de se détacher du contexte musical ou de s'en servir comme alibi pour produire tout simplement une littérature moderne. Le Volume est-il trop (bien) élevé?

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