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Le Théâtre de Polichinelle aux Champs-Elysées

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

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Charles Nodier, et le directeur du théâtre de Polichinelle. 

"Pan ! qu’est-ce qu’est là ?C’est Polichinelle que v’là !À vous faire rire,Mes enfants, il aspire,Jeunes et vieux,Ceux qui rient sont heureux » 

......

Nous sommes en 1845, c'est aux Champs-Elysées qu'ont migré les petits théâtres du boulevard du Temple. On y jouedes pantomimes militaires, d'où les guerriers Français, sortent toujours vainqueurs, mademoiselle Élisa qui pèse deux cents kilos, des sirènes vivantes venues tout droit des mers du Nord, le Cirque de la famille Bouthor, la frêle et maladive jeune fille qui se fait rompre sur le ventre des gros pavés sur lesquels un athlète, assène de grands coups de massue. La  petite baraque de planches abritant le castellet rouge du théâtre de marionnettes ne désemplissait jamais. Les spectateurs assistaient sans se lasser, plusieurs fois au même spectacle.  ....... Charles Nodier s'en était fait l'historien, et déclarait n'avoir pas réussi à en percer les secrets :

[....]""On appréciera, je l’espère, à sa valeur, mon grand travail sur Polichinelle (si je le conduis jamais à fin) par un seul fait qui est heureusement bien connu, et que je rapporte sans vain orgueil comme sans fausse modestie. Bayleadorait Polichinelle. Bayle passait les plus belles heures de sa laborieuse vie, debout, devant la maison de Polichinelle, les yeux fixés par le plaisir sur les yeux de Polichinelle, la bouche entr’ouverte par un doux

bayle édition 1820.jpg
sourire aux lazzi de Polichinelle, l’air badaud, et les mains dans ses poches, comme le reste des spectateurs de Polichinelle. C’était Pierre Bayle que vous connaissez, Bayle l’avocat-général des philosophes et le prince des critiques, Bayle qui a fait la biographie de tout le monde en quatre énormes in-folio ; et Pierre Baylen’a pas osé faire la biographie de Polichinelle ! *Je ne cherche pas toutefois dans ce rapprochement des motifs de m’enorgueillir comme un sot écrivain amoureux de ses ouvrages. La civilisation marchait, mais elle n’était pas arrivée. C’est la faute de la civilisation, ce n’est pas la faute de Bayle. Il fallait à Polichinelle un siècle digne de lui. Si ce n’est pas celui-ci, j’y renonce" [...]

Voici sa conclusion qui ne manque pas de modestie :

"J’ai promis cependant l’histoire de Polichinelle. Eh, mon Dieu ! je la ferai un jour, et je ne ferai plus que cela : car c’est décidément le seul livre qui reste à faire ; et si je ne la faisais pas, je vous conseille en ami de la demander à deux hommes qui la savent mieux que moi, - Cruyshank et Charlet".

*En effet, il n'y a pas de notice à son nom dans le dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1706)

Charles Nodier, bibliotécaire à "L'Arsenal", était aux premiers rangs pour disposer des ouvrages relatant les aventures de Polichinelle**, né en Italie, ayant voyagé dans toute l'Europe, Pulcinello, devenu Punchinello en Angleterre, abrégé en Punch, ce personnage bossu par devant et par derrière, libertin, hableur, mais faisant beaucoup plus de bruit que de mal. Les critiques anglais, le comparaient à Don Juan !

Le plus ancien livre, très rare, datant de 1547, intitulé :"La Tragédie Policienne" par don Cajetano-Alberto de la Barrera, n'est connu dans le monde qu'à quatre exemplaires, dont un est à....l'Arsenal.

On rencontrait déjà Polichinelle sur des théâtre de marionnettes au temps d'Henri IV selon l'académicien Charles Magnin employé à la Bibliothèque Royale


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