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Is it because Will I. Am really caught my attention with his pro Obama combo ("Yes, We Can" + "It's A New Day") or is it just because Usher let me in such a disinterested state with his "Here I Stand" album ? In both cases, I have to admit that I had totally slept on Mr. Raymond's latest single, "Hush", and its accompanying video. This never released track, which didn't appear on "Here I Stand" either, went online a few days before US election, and might be Usher's most politically and socially charged lyrics so far. Has parenthood turned the notorious r&b lover and entertainer into a conscious songwriter ? Only time will tell... You can watch the full length video right inside the French post.
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Est-ce parce que Will.I.Am a vraiment frappé un grand coup avec son doublé pro Obama ("Yes We Can" / "It's A New Day"), ou simplement parce que son dernier album, "Here I Stand" m'a plongée dans une circonspection proche de la léthargie, que je suis, une nouvelle fois, passée totalement à côté du dernier single d'Usher ? Peu avant la grand messe que fut l'élection présidentielle américaine, à la fin du mois d'octobre donc, Usher choisissait de commercialiser via Itunes un nouveau titre inédit, "Hush", sensé élever les consciences des jeunes âmes égarées, en les appelant à accomplir leur devoir civique, et voter pour le candidat démocrate.
La maturité, l'approche de la trentaine, la paternité ont-elles finalement eu raison d'Usher, lover devant l'éternel qui, il y a encore quelques mois, claironnait fièrement, sur des rythmiques dancefloor, qu'il souhaitait s'adonner à des actes licencieux dans un lieu public ? Aux oubliettes donc, l'exhibo tendance bling bling, Usher est enfin devenu un homme responsable, et c'est désormais au son d'une très sobre guitare acoustique qu'il nous parle hausse du prix de l'essence, conflit irakien, précarité, V.I.H, appel à la solidarité, etc etc...
Usher virerait-il artiste engagé ? Même si on peut saluer le modeste effort consenti ici par celui qui a consacré l'essentiel de sa carrière à glorifier l'apparat (toute plaquette de chocolat dehors) et les valeurs purement matérielles, on a encore du mal à imaginer l'entertainer nous pondre un brûlot politico-social en guise de nouvel album. Et, et toute objectivité, c'est surtout pour ça qu'on l'aime, le Ush'. Pour son côté grandiloquent, ses chorégraphies impériales, son œil canaille et son éternelle décontraction, tout ce qui, en somme, cultive ce sex-appeal légendaire qui lui fait cruellement défaut dès qu'il s'aventure vers un registre plus sérieux. Terrible dilemme du mythe vivant, enfermé dans l'étroitesse d'une image frivole, qu'il a lui même construite...