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Coeur d’Encre de Iain Softley

Publié le 21 décembre 2008 par Geouf

Résumé: Il existe dans le monde des êtres doués d’une capacité particulière, celle de faire apparaitre des personnages de romans dans la réalité lorsqu’ils lisent un livre à voix haute. Mais ce don n’est pas sans conséquences, comme s’en est douloureusement aperçu Mortimer Folchart (Brendan Fraser) lorsque sa femme a disparu à l’intérieur du roman Cœur d’Encre alors que le démoniaque Capricorn (Andy Serkis) a pris sa place dans le monde réel. Depuis, accompagné de sa fille Meggie (qui ne connaît pas son secret), Mortimer recherche à travers le monde un exemplaire du livre dans l’espoir de ramener son épouse…

 

En mal de gros succès dans le genre fantasy (voire de gros succès tout court) depuis la fin de la trilogie du Seigneur des Anneaux, New Line décide en 2007 de lancer un nouveau film adapté d’une saga littéraire pour gosses. Cette saga, c’est la trilogie Cœur d’Encre de l’allemande Cornelia Funke, parue en 2003. Pour mettre en images les aventures de Mortimer Folchart et de sa fille Meggie, la production choisit Iain Softley, réalisateur du mollasson K-Pax et du très mauvais La Porte des Secrets (un film de couloirs mou et prévisible repompé sur un épisode des Contes de la Crypte). La sortie est prévue pour Noël 2007, mais suite à de mauvaises projections-tests, est repoussée à mars 2008, puis à janvier 2009 à cause de la grêve des scénaristes (pour les Etats-Unis du moins, puisqu’au Royaume-Uni il est sorti en décembre 2008).

Cœur d’Encre suit donc les tribulations de Mo et de sa fille sur les traces du livre éponyme. L’idée de base du film, ce don permettant de faire sortir les personnages des livres, était une bonne idée et permettait de passionnante variations, mais est finalement plutôt mal exploitée. Le gros problème du film c’est qu’il manque totalement de souffle épique (un peu à l’instar du récent La Cité de l’Ombre, étonnamment encensé par la critique). Premier problème, le méchant Capricorn, pourtant interprété par un Andy Serkis impliqué, est totalement sous-exploité et ne représente jamais de véritable menace. Un méchant d’autant plus faible que son plan ne nous sera dévoilé que 20 minutes avant la fin. Tout le long du métrage, on le voit courir (un peu) après les héros pour s’approprier le don de Mo, mais on ne comprend pas pourquoi. Du coup, difficile d’en avoir peur et de craindre pour les héros. Surtout que certains trous scénaristiques sont assez gênants (du genre Capricorn qui détruit tous les exemplaires du livre mais oublie bêtement le manuscrit original de l’auteur). De même, on sent très fortement le budget limité (30 millions de dollars pour un blockbuster de fantasy, c’est un peu du foutage de gueule), notamment au niveau des décors. On a l’impression que le film se passe dans trois décors, et le château de Capricorn, entre autres, fait bien cheap, ce qui est d’autant plus dommageable qu’il s’agit du cadre principal de l’action (encore une fois, ça sent le budget limité). Autre grief, qui participe grandement au manque de souffle du film, la réalisation plate et molle de Softley, qui peine à donner du rythme à un film pourtant très court. Plus d’une fois, on se prend à se retourner sur son siège en attendant que ça se passe.

Finalement, le plus gros intérêt du métrage se situe au niveau du casting. J’ai déjà mentionné le sous-exploité Andy Serkis, mais le reste de la troupe vaut le détour. La jeune Eliza Bennett, dans le rôle de Meggie, s’en tire plutôt bien, évitant le registre du morveux casse-pieds, et tient la dragée haute à un Brendan Fraser comme toujours impeccable (c’est vraiment rageant qu’on ne lui offre pas des rôles plus variés). Helen Mirren est une fois de plus excellente en tante acariatre au grand cœur, et Paul Bettany remporte tous les suffrages dans le rôle ambivalent de Dustfinger, définitivement le personnage le plus intéressant du film. La meilleure surprise vient néanmoins du final, sur lequel ont dû être concentrés tous les efforts. Le monstre final est réellement impressionnant et l’action est enfin un peu plus rythmée. C’est un peu tard pour rattraper le reste du film, mais au moins on termine sur une note positive.

Sans atteindre la nullité d’un Eragon, Cœur d’Encre est tout de même assez décevant en regard de son casting et du potentiel de son sujet, la faute à la réalisation peu inspirée de Iain Softley. En clair, aussi vite vu, aussi vite oublié…

Note : 4/10

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