Soixante-six pays ont appelé jeudi aux Nations unies à la dépénalisation universelle de l’homosexualité, une position vivement combattue par plusieurs Etats arabes et par le Vatican. Une déclaration contenant cet appel a été lue pour la première fois en séance plénière de l’Assemblée générale de l’ONU par l’ambassadeur d’Argentine, Jorge Arguello.
Les 66 pays condamnent les violations des Droits de l’homme
L’appel se fonde sur le principe d’universalité des droits de l’homme, consacré dans la Déclaration universelle de ces droits, dont on célèbre le 60e anniversaire cette année, et qui prévoit en son article premier que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». Il réaffirme «le principe de non-discrimination qui exige que les droits de l’homme s’appliquent de la même manière à chaque être humain, indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre».
Les 66 pays se disent «profondément préoccupés par les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre». Ils «condamnent les violations des droits de l’homme fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, où qu’elles soient commises, en particulier le recours à la peine de mort sur ce fondement, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la pratique de la torture et autres traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants, l’arrestation ou la détention arbitraire et la privation des droits économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé».
Rama Yade à l’origine de l’initiative
Après cette lecture, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Maxime Verhagen, et la secrétaire d’Etat française aux Droits de l’homme, Rama Yade, ont coprésidé une réunion de haut niveau afin de promouvoir cette déclaration. «En ce XXIe siècle, comment accepter que des personnes soient pourchassées, emprisonnées, torturées et exécutées en raison de leur orientation sexuelle?» a demandé Rama Yade, qui est à l’origine de l’initiative des 66 pays, déclaration politique qu’elle a qualifiée d’«historique».
Lors de la préparation de cette déclaration, plusieurs pays arabes et le Vatican ont manifesté à plusieurs reprises leur hostilité à ce projet.
Source 20Minutes