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Terrorisme à la SNCF : les 9 de Tarnac

Publié le 23 décembre 2008 par Juan
Terrorisme à la SNCF : les 9 de TarnacNous l'apprenions mardi 16 décembre : des anonymes ont revendiqué des actes de sabotage contre des lignes de chemin de fer en France et en Allemagne en novembre. Leur lettre, en allemand, a été publiée par le quotidien de gauche berlinois Tageszeitung :
«Parce que nous en avons ras le bol, nous avons dirigé aujourd'hui aux aurores notre colère contre les lignes de transport de (déchets) nucléaires» (...)
«Avec des incendies criminels et des crochets métalliques, nous avons donné le signal de notre résistance sur les lignes Paris-Strasbourg, Paris-Lille, Paris-Rhône-Alpes, Paris Bourgogne, Ludwigshafen-Mayence (ouest), Kassel-région de la Ruhr (centre et ouest), région de la Ruhr-Hanovre (idem), Brême-Hambourg (nord) et plusieurs lignes des environs de Berlin»
La police de Sarkofrance avait fait son grand show médiatique, le 11 novembre, en arrêtant une bande de marginaux gauchistes, et d'apparence sympathique, en pleine Lozère. Sur le moment, le rapport de la Sous-Direction Anti-Terroriste est édifiant : "J’ai l’honneur de vous rendre compte des investigations diligentées en exécution des réquisitions citées en référence et ayant permis d’identifier et de démanteler une structure clandestine anarcho autonome basée sur le territoire national et se livrant à des opérations de déstabilisation de l’Etat par des actions violentes menées au cours des manifestations se tenant en marge de chacun des grands évènements politiques ainsi que par des actions de sabotage des infrastructures de transport" (source).
Depuis, on en sait davantage sur les "9 de Tarnac", comme LE MONDE les a surnommés: Mathieu B., 27 ans; Julien Coupat , 34 ans; Yldune L., 25 ans; Benjamin R., 30 ans; Elsa H., 23 ans, et Bertrand D., 22 ans; Gabrielle H., 29 ans; Manon G., 25 ans; Aria T., 26 ans. Un groupe de jeunes gens, fuyant les affres de la société de consommation et du salariat dans une existence campagnarde et retirée. La police et la justice, mandatée à grand renfort de déclarations publiquespar le pouvoir sarkozyen, n'en a cure. Les conditions d'interrogation de 4 d'entre eux, relâchés le 2 décembre par le tribunal, sont difficilement acceptable à entendre pour qui est persuadé qu'ils sont innocents. Ainsi s'exprimaient les policiers à leur égard pendant leur garde à vue :
"On est ton pote. On va te foutre en taule. On est d'accord avec toi. Tu as de la merde dans le cerveau parce que tu as lu des livres. On va aller te chercher un sandwich. Tu reverras jamais ton fils."
Puis, vendredi dernier, le juge des libertés et de la détention a ordonné la libération de Julien Coupat, "le cerveau" de la bande, d'après la police. Le Parquet a fait appel de cette décision, en utilisant une procédure de "référé-détention", paraît-il rarissime, qui permet de laisser Coupat en prison le temps de la décision d'appel.
Plus que jamais, le pouvoir semble vouloir sauver les apparences. Cette affaire prêterait à sourire s'il n'était pas inquiétante.
En Sarkofrance, tout est possible.&alt;=rss

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