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Hors série : Notre belle famille

Publié le 24 décembre 2008 par Tao
party of fiveNon, je ne vais pas vous parler de cette horrible sitcom des années 90 qu’est Notre belle famille en ce jour de réveillon de Noël mais plutôt de la famille en général dans les séries télés. Celui ci est finalement le groupe de base à l’état le plus simple et on en trouve de tous les styles des Camden aux Simpson en passant par les Salinger, les Walker ou encore les Walton. Le cadre familial permet une identification directe du public car nous avons tous un père et une mère. Et comme on est à la télévision cela permet évidemment d’idéaliser ceux ci. Ainsi qui n’a pas rêvé de parents supers cools, ouverts d’esprits, jeunes et sexys ? Et oui, cela est possible dans les séries télés. Si on regarde quelques années en arrière, il est clair que les Cohen de Newport beach sont certainement les parents les plus cools de la terre. Mais on se rend compte que les parents les plus cools ont bien souvent eu des parents sévères, si pas carrément austères. En effet si attachants sont ils une fois qu’on les connaît mieux Richard et Emily Gilmore apparaissent la première fois comme des gens particulièrement froids et snobs. Idem quand on fait la connaissance de la mère de Nora et Saul dans Brothers and sisters, interprétée par Marion Ross (la mère de Richard Gilmore dans Gilmore girls, d’ailleurs).

Des familles, on en trouve de toutes les sortes de la plus ouverte à la plus fermée finalement comme dans la vie. Ainsi, j’ai déjà parlé des Cohen mais à l’autre bout on peut sans doute trouver les Camden de 7 à la maison. Certes ils ne sont pas méchants, ils aiment leurs enfants plus que tout mais cela ne les empêchent pas de les juger et de leur imposer leur morale à la manière d’un coup de marteau sur la tête. Ainsi je me souviens de l’épisode pilot dans lequel Eric tente de faire arrêter la cigarette à son fils aîné en lui disant ni plus ni moins que s’il continue de fumer il ne le verra plus jamais de la même façon. Limite s’il ne le traite pas d’infâme drogué. Quelques saisons plus tard, ce ne sera pas moins que l’ensemble de la tribu Camden montant dans la pasteur mobile pour empêcher le jeune Simon d’avoir des relations sexuelles avant le mariage. Mais ceux ci ne sont pas les pires, le public français apprendra sans doute bientôt à faire connaissance avec les parents religieux intégristes de ” The secret life of the American teenager ” où ceux ci font porter à leurs enfants des bagues de virginité, condamnent l’avortement et dont la seule solution quand leur fille tombe enceinte est de lui faire épouser le garçon en question, peut importe s’ils n’ont que 16 ans. A l’inverse Everwood se voulait beaucoup plus ouverte au dialogue, montrant durant 4 saisons Andy Brown aux prises avec ses fonctions de père, qui plus est veuf face à ses deux enfants et aux prises de positions radicalement différentes concernant l’avortement, les relations sexuelles des jeunes ou encore le sida. Toujours dans la même série, on nous présentera le plus austère Harrold Abbott qui n’en reste pas moins un père attentif et à l’écoute de ses propres enfants. Et au milieu de tout cela, on retrouve les Taylor de Friday night lights. Eric et Tami sont de bons parents, pas forcément cools, pas forcément trop sévères. Ils représentent en quelque sorte la normalité et sont en adéquation avec le style réaliste de la série.

L’absence d’un père ou d’une mère, peut également définir un ou plusieurs personnages et même être carrément le moteur d’une série. Ainsi, dès le premier épisode, les Salinger se retrouvent orphelins dans La vie à cinq. Charlie, Bailey, Julia, Claudia et Owen sont désormais seuls au monde et doivent apprendre à s’occuper l’un de l’autre envers et contre tout. La mort de William est également l’évènement catalyseur du début de Brothers and sisters. Une mort qui trois saisons plus tard laisse encore des traces, tout comme la mort de Julia Brown dans Everwood. Et la mort du père de Dawson au début de la saison 5 donnera elle droit à l’un des meilleurs épisodes des deux dernières saisons de la série.

L’absence de famille dans les séries télés est également courante mais dans ce cas, il n’est pas rare de voir certaines figures familiales apparaître en filigrane. Ainsi dans Grey’s anatomy, la relation entre Meredith et Cristina est assez semblable à celle entretenue par des sœurs, Richard Weber agit par intermittence comme un père pour Meredith. Et Bailey comparait encore il y a quelques épisodes, ses anciens internes à ses bébés. Dans les Experts, Catherine Willows est une figure maternelle au sein d’un univers froid et assez masculin. Elle est à la fois pleine de sagesse et d’empathie. Grissom est lui vu comme un père, un grand sage parmi ses collègues plus jeunes. Dans FBI portés disparus, si les familles sont peu présentes, elles ont un impact direct sur la mentalité des personnages. Danny est orphelin, Elena est une mère célibataire, Martin se bat contre l’ombre de son père un puissant responsable au sein de l’agence. Jack Malone n’a jamais pu surmonter complètement son divorce et sombre depuis la fin de son mariage. Vivian est la seule à mener de front un mariage apparemment heureux et une carrière réussie. Il s’agit aussi du personnage le plus stable et le plus normal de la série. Cette stabilité lui viendrait elle de son contexte familial ?

brothers and sisters

Ma mère, mon père, mes frères et mes sœurs

Après ces quelques généralités voyons comment sont décrits les personnages en fonction de leur rôle dans la famille.

La mère : Le rôle de la mère est certainement celui qui bénéficie du plus grand nombre de clichés. Souvent bonne cuisinière, confidente, accueillante et médiatrice entre les enfants et le père de famille et même souvent bonne copine avec les copains de ses propres enfants. Cliché certes mais ce n’est parfois pas si éloigné de la réalité. C’est sans doute pour cela que l’on retrouve souvent cet archétype dans les séries. Ainsi toute morale mise à part, Annie Camden (7 à la maison), Rose Abbott (Everwood) ou Nicole Tragger (Kyle XY) ne sont pas forcément si différentes sur ces différents points. Et mis à part ses talents culinaires discutables, Kirsten Cohen (The OC) rejoint parfaitement le moule. Des capacités culinaires qui seront d’ailleurs comblés à partir de la saison 3. Comme quoi.

Mais la superstar des mamans est sans conteste Lorelai Gilmore. En regardant Gilmore girls, quelle fille n’a jamais rêvé d’avoir une mère comme Lorelai et quelle mère n’a jamais rêvé d’avoir une fille comme Rory ?

Desperate housewives a elle le mérite de montrer plusieurs façons différentes d’élever ses enfants entre Lynette la mère surmenée, Bree la psychorigide adepte de la fessée et Susan la maman cool en admiration devant sa fille unique.

Le père : Le rôle du père est lui souvent plus compliqué car contrairement à celui de la mère, il est bien souvent moins porté sur les émotions et peut parfois être réduit à celui qui gronde ses enfants en cas de bêtises comme c’était le cas dans La fête à la maison avec les inénarrables sœurs Olsen encore bébés. Ecrire pour un père me paraît d’ailleurs plus compliqué car comme je l’ai dit, il est souvent associé à un personnage plus rigide tout en essayant de faire copain copain avec ses enfants. C’est notamment le cas de Stephen Tragger et Mitch Leery (Dawson) qui sont des rôles relativement similaires, au point que les acteurs ont d’ailleurs une certaine ressemblance physique. Everwood propose deux figures paternelles fortes, très différentes dans leur façon d’agir mais qui l’un comme l’autre sont de très bons pères. Mais Andy Brown, Harrold Abbott ou Eric Taylor sont relativement proches de la réalité là où Sandy Cohen est limite un fantasme du père idéal.

Les frères et sœurs : Relation typiquement entre homme et femme garçon et fille ayant l’avantage de ne pas créer l’ambiguïté au niveau sexuel. Les relations frères et sœurs sont bien souvent l’occasion d’exposer de belles amitiés ou au contraire de grandes rivalité. Les deux étant bien souvent mêlés comme nous l’ont montré durant 10 ans Ross et Monica Geller dans Friends. Aujourd’hui la fratrie la plus célèbre mais aussi la plus dysfonctionelle est certainement celle des Walker. 2 sœurs, 3 frères s’épaulant, s’aidant, se chamaillant, se réconciliant autour d’une bouteille de vin. Les Walker sont un vrai petit condensé des sentiments que l’on peut ressentir en faisant partie d’une famille remplaçant ainsi les Salinger des années 90 avec lesquels ils ont plus d’un point commun. Dexter et Debra Morgan ont malgré tout ce qui les séparent une relation très fortes empêchant en partie Dexter de complètement basculer du côté obscur. Et la relation entre Chuck et Ellie Bartowski dans Chuck est un bel exemple de tendresse mais également de confusion des genres, Ellie ayant bien souvent tendance à jouer à la mère poule et limite à la grand mère avec son frère.

Mais le must dans les série télé reste certainement le frère adoptif, sorte de super pote puissance 10 comme nous le montre ou nous l’ont montré Seth et Ryan (The OC), Josh et Kyle (Kyle XY) ou en moins marquant (mais plus récent) Annie et Dixxon (90210). A l’inverse, l’arrivée d’un frère ou surtout d’une sœur longtemps perdue de vue est généralement assorti de nombreux problèmes comme ce fut le cas dans Melrose avec l’arrivée de Sydney la sœur de Jane ou dans The OC avec celle de Hailey la sœur de Kirsten.

En conclusion, famille je vous hais. On ne peut faire sans eux même si on le voudrait et quand ils ne sont pas là c’est un autre problème. Comme l’a d’ailleurs dit Sarah dans le final de la saison 1 de B&S “La famille c’est le meilleur et le pire qui pouvait nous arriver. De temps en temps nous voulons nous entretuer. Okay, la plupart du temps. Mais la vérité c’est que sans eux nous serions complètement perdus”.

Sur ce je clôture cet article et je vous souhaite un bon et joyeux Noël !!!




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