C’est peut-être la “période des fêtes” ici, mais il se passe encore des choses à l’international. Je vous présente ici cet excellent texte de dénonciation paru sur “Le Grand Soir” qui fait à la fois le point sur la situation du journaliste irakien ayant défié le criminel de guerre Bush en lui lançant ses souliers et sur l’hypocrisie (toujours au rendez-vous) de “Reporters Sans Frontières” (”sans frontières” mon cul) sur cette situation d’atteinte évidente aux droits à la liberté d’expression et à la contestation de la part d’un simple journaliste, sans histoire jusque là, d’un homme ayant une famille inquiète et ne méritant aucunement le sort que lui prépare l’état policier de Nouri Al-Maliki (je sais: Dire qu’Al-Maliki est le véritable chef de ce pays est assez douteux, mais c’est lui le représentant, alors on va désigner les choses ainsi), sans compter ce qui lui a déjà été infligé.
Par Jean-Guy Allard
Avec son habituelle complaisance envers les Etats-Unis qui assurent une bonne partie de son financement, la pseudo ONG française Reporters sans Frontières, non seulement refuse de condamner l’extrême violence avec laquelle il a été procédé à l’arrestation du journaliste Mountazer Al-Zaidi qui a jeté ses souliers sur le président nord-américain George W. Bush, mais « elle regrette que le journaliste ait eu recours à un tel procédé ».Selon son frère, Al-Zaidi est prisonnier à l’hôpital Ibn Sina de Bagdad où il est soigné pour la fracture d’un bras et pour plusieurs côtes cassées en plus de ses blessures à un œil et à une jambe. D’autres sources affirment qu’il souffre d’un traumatisme crânien.
Plus subtil, le porte-parole du Département d’Etat, Robert Word, a déclaré qu’il condamnerait l’usage de la violence qui serait exercée à l’encontre du journaliste par les forces de l’ordre.
Cependant, RSF consent finalement à « demander aux services de sécurité irakiens de garantir l’intégrité physique du journaliste » et elle reconnaît que, « visiblement il a été blessé durant sa rétention ».
Mais elle insiste : « Nous n’approuvons pas cette forme de comportement comme moyen pour exprimer une opinion ».
Mountazer Al-Zaidi a jeté ses souliers sur le président nord-américain George W. Bush dans un geste de mépris envers celui qui a dévasté son pays et tué des dizaines de milliers de ses compatriotes.
L’organisation française qui a organisé un si grand nombre de campagnes, financées par Washington, contre Cuba et le Venezuela finit en se mettant à genoux devant le maître de la Maison Blanche pour que son agresseur n’aille pas rendre une petite visite au camp de concentration de Guantánamo.
Textuellement, Benoit Hervieu, l’auteur de ce communiqué inepte, écrit : « La décontraction avec laquelle George W. Bush a commenté l’incident doit, a fortiori, inciter les autorités irakiennes à la clémence » a déclaré l’organisation.
Dans une conversation - apparemment tout-à-fait aimable - avec Reporters sans Frontières, Abdel Karim Khalaf, « responsable d’opérations au Ministère de l’Intérieur irakien, a déclaré que Mountazer Al-Zaidi a été arrêté en flagrant délit et qu’il est inculpé en vertu des articles 223, 225 et 227 du code pénal irakien ».
Le journaliste encourt une peine de « 7 années d’emprisonnement pour offense envers un Chef d’Etat étranger » a précisé ce sbire de service en s’adressant à la si peu prestigieuse organisation parisienne qui prétend défendre les journalistes.
Mountazer Al-Zaidi est un héros dans son pays et dans tout le monde arabe à la suite de l’incident survenu le 14 décembre lorsqu’il a jeté ses souliers sur George W. Bush au cours d’une conférence de presse organisée dans un bunker militaire de Bagdad à la suite d’une visite surprise du président nord-américain.
Ces dernières années, Reporters sans Frontières s’est rendue célèbre à cause de sa négligence criminelle face à la cruelle détention, à Guantánamo, du journaliste soudanais Sami Al-Haj. Cette pseudo ONG a aussi été clouée au pilori suite à un rapport scandaleusement pro-nord-américain dans lequel elle niait une quelconque responsabilité de l’US Army dans la mort du cameraman espagnol José Couso.
Elle a de même fait preuve d’une singulière lâcheté dans l’affaire du reporter ukrainien Taras Protsyuk, assassiné par l’armée des Etats-Unis en Irak.
Le fondateur de Reporters sans Frontières, Robert Menard, a démissionné il y a quelques semaines de son poste à la tête de l’organisation lorsqu’a éclaté, à Washington, un scandale dans lequel il fut révélé qu’un lieutenant de Frank Calzón, son bienfaiteur de la CIA, avait détourné cinq cent mille dollars des fonds payés par les contribuables.
Liberté pour Mountazer Al-Zaidi! À bas l’impérialisme!
Sur ce, joyeuses fêtes à tous.