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Cystite

Publié le 27 décembre 2008 par Marieclaude

L'infection urinaire est causée par la prolifération anormale d'agents infectieux dans le système urinaire qui comprend les reins, les uretères, la vessie et l'urètre. Les reins assurent la filtration du sang et permettent l'élimination des déchets. Ils jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine. La vessie agit en tant que réservoir d'urine. Quant aux uretères et à l'urètre, ils permettent le passage de l'urine des reins à la vessie, puis à l'extérieur du corps.

On estime qu'en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur existence. L'urètre de la femme, plus court, facilite la contamination de la vessie par les bactéries. L'anatomie du système urinaire féminin augmente considérablement le risque d'infection.

Les jeunes hommes sont peu touchés par cette affection. Cependant, les hommes d'âge mûr qui sont atteints de troubles de la prostate en sont plus à risque.

Types d'infections urinaires

On distingue trois types d'infections urinaires, selon la localisation de l'infection.

  • La cystite. De loin la forme d'infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s'agit de l'inflammation de la vessie. La plupart du temps, l'inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l'anus. Les bactéries passent de la région vulvaire à la vessie en remontant l'urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite. La cystite s'accompagne normalement d'une urétrite, l'inflammation de l'urètre.
  • L'urétrite. Si l'infection touche uniquement l'urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l'appelle urétrite. Il s'agit d'une infection transmissible sexuellement (ITS) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l'urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée).
  • La pyélonéphrite. La pyélonéphrite est un état plus grave. Elle désigne l'inflammation du bassinet et du rein (du grec puelos = bassin et nephros = reins). Celle-ci résulte généralement d'une infection bactérienne. Il peut s'agir d'une complication d'une cystite non traitée ou mal traitée qui permet la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte.

Lorsqu'une personne est affectée par un problème chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de la vessie), il n'est pas rare qu'elle souffre d'infections récurrentes. Souvent, ces problèmes sont aggravés par les interventions en milieu hospitalier, comme le port d'une sonde urétrale (cathéter) pour recueillir l'urine.

Une question d'anatomie

Chez la femme, la proximité entre l'anus et le méat urinaire (l'orifice externe de l'urètre) facilite grandement l'accès de l'urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum. Par ailleurs, l'urètre féminin étant très court (à peine 4 cm), cela facilite l'accès des bactéries à la vessie. En outre, la grossesse et l'usage d'un diaphragme comme moyen contraceptif augmentent le risque d'infection urinaire.

Chez l'homme, l'infection urinaire est généralement provoquée par des troubles de la prostate. Ainsi, lorsqu'un homme de plus de 50 ans est atteint d'une infection urinaire, cela est presque toujours relié à une hypertrophie ou une inflammation de la prostate qui empêche la vessie de se vider complètement.

Chez les enfants, l'infection urinaire est plus rare : elle toucherait environ 2 % de la population pédiatrique. Elle peut être le signe d'une anomalie anatomique du système urinaire et doit absolument être traitée par un médecin afin d'éviter que les troubles urinaires ne deviennent chroniques.

Complications possibles

Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin si des signes d'infection urinaire se manifestent. Si l'infection n'est pas traitée, l'agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite ou des calculs rénaux. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s'aggraver au point d'entraîner une septicémie ou de l'insuffisance rénale.

Défenses naturelles des voies urinaires

Normalement, l'urine est stérile. Elle contient de l'eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreuses défenses contre les infections :

- le flot urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins;
- l'acidité de l'urine (pH < 5,5) inhibe la croissance des bactéries;
- la forme des uretères et de la vessie prévient le retour de l'urine vers les reins;
- le système immunitaire en général lutte contre les infections;
- la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes;
- chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l'urètre.

Symptômes

Les symptômes les plus communs

  • Des douleurs ou des brûlures au moment d'uriner.
  • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d'uriner survient aussi la nuit).
  • Un sentiment persistant d'avoir besoin d'uriner.
  • Des urines troubles, qui dégagent une odeur désagréable.
  • Une pression dans le bas-ventre.
  • Parfois, du sang dans l'urine.

Dans le cas d'une infection des reins

  • Des douleurs lombaires.
  • Des frissons.
  • De la fièvre.
  • Des vomissements.

Chez les enfants, l'infection urinaire se traduit aussi par de l'énurésie (pipi au lit) et par des plaintes ou des pleurs au moment d'uriner.

Personnes à risque

  • Les femmes, surtout celles qui sont actives sexuellement. Le taux d'infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes.
  • Les hommes atteints d'une hypertrophie bénigne de la prostate ou d'une prostatite. Lorsqu'elle augmente de taille, la prostate comprime l'urètre, ce qui ralentit l'évacuation de l'urine.
  • Les femmes enceintes sont particulièrement à risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents à la grossesse.
  • Les femmes ayant une vaginite causée par une baisse d'hormones oestrogènes, après la ménopause17 (voir notre fiche Vaginite).
  • Les personnes diabétiques, en raison du taux élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue aux infections.
  • Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans l'urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou gravement malades ont souvent besoin d'une sonde le temps de retrouver leurs fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte au système nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries se servent alors de la surface du tube pour infecter le tractus urinaire. Parfois contractées à l'hôpital, ces bactéries ont pu développer une certaine résistance nécessitant le recours à des antibiotiques plus puissants.
  • Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles neurologiques.

Facteurs de risque

Chez les femmes

  • Avoir une mauvaise hygiène génitale. Après être allé à la selle, s'essuyer vers l'avant avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement d'essuyage doit se faire de l'avant vers l'arrière afin de ne pas contaminer l'urètre avec des bactéries provenant de l'anus. De plus, les régions anale et génitale doivent être nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à contrer la prolifération des bactéries.
  • Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci sont intenses et fréquentes après une période d'abstinence. On décrit d'ailleurs ce phénomène comme la « cystite de la lune de miel ».
  • Chez certaines femmes qui utilisent un diaphragme comme moyen contraceptif, l'urètre se trouvera comprimé, ce qui empêche la vessie de se vider complètement et favorise les infections de la vessie.
  • Certaines femmes contractent une urétrite en raison de l'usage de spermicides.

Chez les hommes

  • La sodomie sans condom augmente le risque d'être infecté.

Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire

  • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de six à huit verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, café, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de canneberge (psn) est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires (voir ci-dessous). Un adulte sain devrait produire entre un demi-litre et deux litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner.

Chez les femmes

  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s'essuyer toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allé à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner peu de temps après les relations sexuelles18.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement, particulièrement avant les rapports sexuels.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Préférer les condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant hydrosoluble durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.
  • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.

Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flot urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, l’urétrite peut être prévenue en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent la gonorrhée ou la chlamydia.

Bonne journée,

Marie-Claude

ref: Passeport.sante


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