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Sans chemin

Publié le 30 décembre 2008 par Magdala

No way …

Nous sommes nés sans chemin.

Juste en avons nous connu

Les vagues blanches des cailloux,

les genoux pliés et fatigués.

L’instinct et la mémoire

livrés aux ciels austères

de nos couronnements,

sur les vestiges de nos usages,

il n’est pas d’habitude,

pas de plaisir sur les chemins,

quand le monde joue

sourdet muet.

No way !

Pour nos pieds griffés,

Nos yeux sans vertu,

nos horloges étranglées,

il n’est que les caresses

des bateaux qui disparaissent,

le dos d’un manteau gris,

l’arbre immobile,

le maigre feu

et l’alliance de notre amour.

L’anneau de soleil

dans tes mains,

le silence de nos épreuves

sont l’espoir et tous les courages

de ces destins assoiffés

qui vont lentement

éprouver les voiles de leurs rêves !

No way.

Pas de chemin

pour les ignorants

les dissipés

et les moulins

de papier.

No way,

pas de chemin

pour cet amour

à l’âge des enfants

de glace dont la table

d’écriture estle poids

de nos ombres,

le chant des poèmes

laissés sous nos lits,

la danse des petits rongeurs.

Une larme dans la chambre,

un sourire dans tes bras,

mais, jamais aucun chemin,

jamais nous nous

sommes retrouvés !

Sans chemin,

là où le sommeil

réunit les anges

aux bords des mots

où nous demeurâmes

si tragiquement,

je suis heureuse

d’avoir dérangé l’ordre

des innocents,

dépassé les froids châteaux

des violentes portes

nuptiales.

Je suis le vide,

la multitude,

sans liberté

ni vérité,

je suis le caprice

de ma propre histoire

sans vanité ni refuge.

Je suis le verrou

d’un récit

sans clé, d’un amour

sans chemin

NO CAMINO

Isabelle Couquiaud

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