No way …
Nous sommes nés sans chemin.
Juste en avons nous connu
Les vagues blanches des cailloux,
les genoux pliés et fatigués.
L’instinct et la mémoire
livrés aux ciels austères
de nos couronnements,
sur les vestiges de nos usages,
il n’est pas d’habitude,
pas de plaisir sur les chemins,
quand le monde joue
sourdet muet.
No way !
Pour nos pieds griffés,
Nos yeux sans vertu,
nos horloges étranglées,
il n’est que les caresses
des bateaux qui disparaissent,
le dos d’un manteau gris,
l’arbre immobile,
le maigre feu
et l’alliance de notre amour.
L’anneau de soleil
dans tes mains,
le silence de nos épreuves
sont l’espoir et tous les courages
de ces destins assoiffés
qui vont lentement
éprouver les voiles de leurs rêves !
No way.
Pas de chemin
pour les ignorants
les dissipés
et les moulins
de papier.
No way,
pas de chemin
pour cet amour
à l’âge des enfants
de glace dont la table
d’écriture estle poids
de nos ombres,
le chant des poèmes
laissés sous nos lits,
la danse des petits rongeurs.
Une larme dans la chambre,
un sourire dans tes bras,
mais, jamais aucun chemin,
jamais nous nous
sommes retrouvés !
Sans chemin,
là où le sommeil
réunit les anges
aux bords des mots
où nous demeurâmes
si tragiquement,
je suis heureuse
d’avoir dérangé l’ordre
des innocents,
dépassé les froids châteaux
des violentes portes
nuptiales.
Je suis le vide,
la multitude,
sans liberté
ni vérité,
je suis le caprice
de ma propre histoire
sans vanité ni refuge.
Je suis le verrou
d’un récit
sans clé, d’un amour
sans chemin
NO CAMINOIsabelle Couquiaud