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Sarkozy en campagne électorale permanente

Publié le 01 janvier 2009 par Gezale
J'ai écouté, hier soir, Nicolas Sarkozy. Il présentait ses vœux aux Français. Il assure qu'il agit (qu'il s'agite?). Un mot pour ceux dont l'emploi est menacé, un autre pour les malades et les handicapés, un autre, encore, pour assurer qu'on est bien en crise économique : «Face à cette crise je mesure la responsabilité qui est la mienne. Cette responsabilité, je l'assumerai pour que tous ceux qui en ont besoin soient protégés par l'Etat et que notre pays sorte plus fort de cette épreuve.» «Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes. J'en suis pleinement conscient. Je suis plus décidé que jamais à y faire face, avec le souci de la justice, avec l'obsession d'obtenir des résultats.» «Les difficultés, nous avons les moyens de les affronter. A condition d'être solidaires les uns des autres. Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés.» «De cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en poursuivant les réformes.» Et patati et patata…
La justice ? Pas un mot sur le pouvoir d'achat. La crise ? Pas un mot sur les 64 000 suppressions d'emplois de novembre. La solidarité ? Pas un mot non plus sur les injustices flagrantes qu'il a créées avec son bouclier fiscal et qui ruinent son discours sur les plus fragiles. Benoit Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a raison de dénoncer la contradiction de Nicolas Sarkozy : « Il nous demande de changer mais lui ne change rien à sa politique. Il va même en accentuer les effets négatifs. »
J'observe qu'il n'a pas évoqué les changements institutionnels. C'est mauvais signe. Cela signifie que cette « réforme » va nous tomber sur la tête comme le ciel sur la tête des Gaulois. Un ami m'a adressé un article d'un journal local consacré à Jean-François Mancel, député de l'Oise. Celui-ci se vante d'avoir convaincu le chef de l'Etat de la nécessité de réunir départements et régions. La raison essentielle, selon lui : « cela coûte trop cher, on va diminuer sensiblement le nombre des élus. » Soyons vigilants, il y a le feu au lac.
Et maintenant ? Le président part en tournée comme un chanteur de variétés. Au Liban pour les vœux aux armées, dans un hôpital pour les vœux aux personnels de santé, dans un musée pour parler culture…vous avez bien compris : Nicolas Sarkozy est en campagne électorale. Il va user et abuser de sa fonction pendant tout le mois de janvier. Les télés, les radios, les journaux vont reprendre ses déclinaisons thématiques, autant d'occasions d'occuper le terrain, son passe temps favori. Alors, une question se pose à chacun d'entre nous : allons-nous subir ou relever la tête ?

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