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Sarkozy contrarié par des Français dès le 1er janvier

Publié le 01 janvier 2009 par Juan
Sarkozy contrarié par des Français dès le 1er janvier
Jeudi 1er janvier, le président français travaillait. Après des voeux très narcissiques, il s'est permis son premier discours de la nouvelle année, devant plusieurs centaines de personnes ayant travaillé la nuit du réveillon. Quelques instants plus tard, il recevait la ministre israélienne des Affaires Etrangères, Tzipi Livni.
Sarkozy contrarié en France
Le président n'a pu s'empêcher de donner quelques leçons. D'abord contre les jeunes incendiaires de voitures. Il était visiblement persuadé que l'incendie des 1200 véhicules brûlés pendant la nuit de la Saint Sylvestre était principalement l'œuvre de jeunes délinquants. Sarkozy a ainsi suggéré ce jeudi que «l'on réfléchisse à la possibilité pour les juridictions pénales d'interdire à un mineur condamné pour des faits d'incendie de véhicule de passer un permis de conduire pour des véhicules deux ou quatre roues aussi longtemps que la victime des faits ou le fonds de garantie n'a pas été indemnisé en totalité».
Le président n'a pas apprécié non plus les polémiques récentes sur les moyens hospitaliers, à l'occasion de deux dramatiques faits divers, la mort d'un enfant par erreur médicale puis le décès, dimanche dernier, d'un homme de 57 ans en attente de soins: "Il m'apparaîtrait profondément déplacé que ces drames soient exploités au service de polémiques médiocres qui ne seraient pas à la hauteur des enjeux. L'hôpital et ses personnels méritent mieux que cela".
La belle affaire ! Quel est le président qui saute devant une caméra à chaque fait divers violent impliquant un criminel ou un malade mental ? Rappelez-vous ces polémiques inutiles et indécentes. Nicolas Sarkozy instrumentalise depuis longtemps les victimes en tous genres, quand elles servent sa cause.
Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié le décompte morbide des décès de SDF ces jours derniers. Il faut avouer qu'il nous avait promis la disparition des sans-domiciles dans les deux ans. Il a demandé à ce qu'on les emmène de force dans des centres, libre à eux d'en repartir ensuite. "On ne laisse pas mourir en 2009 des femmes et des hommes dans la rue dans un des pays les plus riches du monde", a-t-il dit. "On ne peut accepter que l'on contraigne ces femmes et ces hommes à rester dans un endroit contre leur gré. L'hébergement d'urgence, ce n'est pas la prison. (...) "Il faut donc mettre ces hommes et ces femmes en situation de décider après leur avoir donné à manger un bon repas chaud, leur avoir proposé d'être soigné, leur avoir permis de prendre une douche puis leur avoir montré la chambre ou le lit qu'on leur offre. Si la personne n'en veut pas, alors elle retourne dans la rue, c'est son choix".
Les SDF ne meurent pas de froid. Ils meurent de pauvreté. Ils n'ont pas assez d'argent pour se loger. Point barre. Parler de "liberté" de dormir dehors est un concept à coucher ... dehors. cela frise l'indécence.
Sarkozy contrarié par des Français dès le 1er janvierSarkozy la tête ailleurs
Vers 18H45, Sarkozy recevait Livni. La jeune ministre israélienne ne venait pas voir l'ancien président du Conseil Européen avec des bonnes nouvelles. L'offensive contre le Hamas à Gaza se poursuit, et Israël a rejeté la proposition européenne, formulée la veille, d'une trêve humanitaire : "Il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande, et par conséquent pas besoin de trêve humanitaire". Et Tzipi Livni d'ajouter que des convois humanitaires circulent déjà en nombre dans la zone. Bizarrement, Sarkozy tout sourire ne paraissait pas affecté par ce refus sec et poli de sa proposition de la veille. On a regretté que Tzipi Livni n'explique pas davantage le rôle de l'Iran dans la pression du Hamas, ni ce qu'Israël comptait faire pour arrêter de tuer autant de civils.
Sarkozy avait prévu de souhaiter la bonne année à quelques soldats français présents au Liban lundi 5 janvier. Son déplacement a été bousculé. Il fera un tour de la région, lundi en Egypte, en Cisjordanie et en Israël, et mardi en Syrie et au Liban.
Nicolas Sarkozy va-t-il dialoguer avec le Hamas ? En avril dernier, le journaliste Georges Malbrunot rapportait pour LE FIGARO qu'une première rencontre officieuse entre un diplomate français, à la retraite et les principaux responsables du Hamas avait eu lieu à Gaza en mars. En août 2007, les missions diplomatiques françaises de Tel-Aviv et Jérusalem recevaient un télégramme les autorisant à renouer avec le Hamas. En avril, Sarkozy avait aussi reconnu qu'un dialogue indirect avec le Hamas était utile, à l'instar des pratiques britanniques et espagnoles: «Qu'il y ait des passerelles pour discuter, après tout, moi je ne me permets pas de juger ce que font les uns et les autres, peut-être que ça sera utile un jour».
Bref, en ce jeudi 1er janvier, le Monarque était le maître d'école des Français, celui qui distribue les bons et les mauvais points avec hauteur et suffisance, tout occupé encore à sa place dans le monde. La guerre à Gaza l'importait plus que quelques SDF ou malades qui décèdent en hopital. On ne cherchera pas ici à comparer les malheurs. Sarkozy, lui, l'a fait pour nous.&alt;=rss

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