L’année 2008 en France
« Procédure de vérité »

Cher et vieux pays, nous voici, de nouveau, face à face.
Le monde entier étonné et ravi salue l’à propos avec lequel, en dépit des périls et de la terrible épidémie qui a affecté ses élites, le vieux peuple français a su, une fois encore , donner au reste du monde une représentation canonique de son universalisme et une parfaite illustration de lui-même et des vertus qu’il entend désormais incarner.
Ses hauts lieux de pouvoir et de gouvernement, ses palais les plus chargés des symboles sont désormais habités, et comme de nouveau « vivants ».
La France de 2008 a su puiser en son sein généreux pour engendrer l’incarnation des concepts de la modernité que dans son inépuisable fécondité politique la nation française, désormais rénovée, a bien voulu offrir au monde, si friand des fétiches marchands et de leur spectacle décomplexé.
Cette année 2008 en France aura été celle de l’humiliation dépassée et transcendée par la subversion de toutes les valeurs archaïques et néfastes, celle du geste Nietzschéen de rejet désinvolte des vieilles préventions esthétiques de sa culture millénaire.

Prononcé dans les 40 mots du vocabulaire de la novlangue et célébré dans un grand concours de sectateurs médiatisés, unanimes et fébrilement agités d’enthousiasme néophyte, c’est le triomphe spectaculaire de la démagogie bouffonne , ornant les ors et les cimaises séculaires des palais les plus fameux, des plus grotesques et parodiques figures de la vulgarité marchandisée .
Saluons le début mirobolant de l’épopée kitsch qui traversera cette nouvelle année et les temps à venir, où le laid-beau sera consacré, manifestant que toutes les valeurs sont enfin réduites à l’échange.

Urbain