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Say goodnight, not goodbye

Publié le 02 janvier 2009 par Sukie

Say goodnight, not goodbye

Les dernières fois ressemblent étrangement aux premières. Elles ont cette rémanence qui traverse les saisons, les âges, les intempéries. On se remémore ce dernier regard, ce dernier baiser, ce dernier jour d’école, ce dernier au revoir, cette dernière dispute, le dernier mot doux, la dernière larme versée pour quelqu’un, la dernière cigarette, le dernier coup d’oeil vers un paysage qui disparait lentement à travers le hublot. L’émotion s’étire dans le temps et pince comme si c’était un pincement sans fin, qui revient, chaque fois qu’on y pense. Derrière chaque dernière, renait une première, autre part, avec d’autres gens, d’autres émotions, d’autres sensations. Plus l’expérience est longue, plus la dernière fois créé ce sentiment de nostalgie instantanée de l’instant présent, le moment même où la fin se dessine et se dérobe par la grande porte. On se sent seul parmi les autres à cacher quelques larmes ravalées, et qui posent le dernier mot d’une aventure. On se sent grandi après coup. Ici et là, maintenant, grâce à tout ce qui précède. Parfois on n’a pas le temps de faire de grand discours. Suffit un claquement de porte, parfois même un silence qui pèse lourd. D’autres voient naitre des remerciements et des embrassades qui cachent l’émotion palpable dans chaque bise qu’on claque. Aujourd’hui c’était mon dernier jour. Et je me souviens de chaque geste, chaque grincement de porte, de chaque éclat de rire et des regards humides. Des éclairs au chocolat, des bulles de champagne, de Bob Dylan, de l’ascenseur aux portes en bois, des clés rendus et du téléphone au répertoire vidé. Après une expérience professionnelle de plus de deux ans, je saute dans une nouvelle aventure, mais ressens cette tristesse de quitter quelque chose qui a fait partie de ma vie durant tant de temps. Lorsque les talons de mes nouvelles chaussures en cuir verni claqueront sur le bitume, je penserais à M., la chanson de Micky Green me rappellera L. et le tintement de mes bracelets laisseront à mes poignets une trace d’eux tous. Je n’oublie pas. Je poursuis seulement ma route avec un bagage plus grand. Encore merci.

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