Comme il faut lire Orages d'acier d'Ernst Junger pour approcher une représentation de ce que fut la première guerre mondiale, il faut voir et revoir Come and see (Requiem pour un massacre) d'Elem Klimov pour entrevoir la barbarie du front russe par les yeux d'un enfant bielorusse et jeune partisan. Klimov -né à Stalingrad et qui connut la guerre enfant- tourna ce film à glacer le sang en 1985 persuadé de l'inéluctabilité d'un nouveau conflit mondial. Il y a un avant et un aprés Come and see. Deux jeunes acteurs saisissants, possédés, et un film inclassable, noir, hyperréaliste et définitif ou l'horreur cotoie l'amitié et l'amour. Qui ne montre pas la guerre mais ses à côtés terrifiants: massacres de villages entiers, viols, enfants perdus, inhumanité absolue, chaos. Et ces enfants -au regards insoutenables- qui n'en sont plus. Et cet horizon de la guerre qu'il ne faut pas perdre.
"Vous qui entrez, laissez toute espérance"