On prend les mêmes, et on recommence.
Si on regarde les choses dans le détail, on s'aperçoit assez vite que la plupart des éléments de Madagascar 2 sont des reprises d'éléments du premier volet Madagascar.
Alors, forcément, il faut se poser la fameuse question: qu'est-ce qui avait bien marché dans Madagascar?
Première réponse, unanime et évidente: 'I LIKE TO MOVE IT MOVE IT! YOU LIKE TO MOVE IT MOVE IT!' C'est presque devenu un hymne national, c'est dingue. Cette chanson a été l'un des points les plus marquants du film Madagascar, et est devenue par là même le point de repère idéal pour le spectateur. Bingo, dès les toutes premières secondes de Madagascar 2, on entend résonner le rythme familier, puis on voit surgir Alex le lion sur l'air de 'I like to move it'. C'est amusant, ça permet de rentrer dans le film en se remémorant le premier opus.
Madagascar 2 diffère vraiment de son prédecesseur par une seule nouveauté: l'évocation de l'enfance de nos amis les protagonistes z'animaux. Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l'hippopotame et Melman la girafe. Très vite, le spectateur est envoyé à une période révolue, période où Alex vivait encore dans les bras de son paternel, au beau milieu de la savane, avant de se faire attraper par des chasseurs; après avoir renversé la boîte dans la quelle ils avaient enfermé le lionceau, Alex se retrouve flottant dans l'océan, en direction de New York.
Au-delà de ce souvenir du passé d'Alex (qui est crucial puisqu'il permet la bonne compréhension de tout le film), on se trouverait plutôt en face d'un auto-remake de Madagascar. Une troupe d'animaux, un voyage qui part en vrille, l'arrivée dans un endroit à l'air hostile, tout y est. Même King Julian, le roi des lémuriens, est du voyage, alors qu'il n'a a priori rien à faire ici. On retrouve aussi le tarsier au roux pelage (soyons poètes), dont j'ai oublié le nom, qui apparaît de façon tellement anecdotique qu'il semble avoir été placé ici uniquement pour une sorte d'effet marketing un peu bancal. Du genre 'Ca a plu aux gens dans Madagascar? Alors on en refout une couche dans Madagascar 2, allez, hauts les coeurs!'
L'histoire en elle-même est relativement sympathique, bien que dans les grandes lignes on ait une impression de déjà-vu. Les petits détails nouveaux sont excellents, comme l'apparition des singes (dont les pouces opposables vont permettre la reconstruction de l'avion).
L'autre gros défaut, c'est le retour en force de la vieille grand-mère, qui dans le premier opus foutait une raclée à Alex dans la gare centrale en disant 'Gros vilain chat' Bon, ben ça encore, ça a du bien marcher chez le public, parce que la vioque, non seulement elle revient dans Madagascar 2, mais en plus elle gagne des galons puisqu'elle se retrouve dans un rôle majeur du film. Déjà qu'à la base j'aimais pas trop le personnage (qui est pas marrant pour 2 sous, à mon humble avis), là c'était une catastrophe: à part proférer des menaces à tout le monde et à se battre comme Stallone, elle avance à rien, elle erre dans le film comme un zombie et surtout, elle sert de prétexte idiot à des rebondissements assez médiocres.
Mais passons.
Les aventures de Marty (le zèbre) étaient selon moi les plus intéressantes du film; Melman, la girafe, est plus hypocondriaque que jamais, Gloria se découvre une envie de maternité, et Alex retrouve sa famille. Marty, lui, découvre une sorte de famille secondaire: la tribu de zèbres qui habite dans la savane. Ils sont plusieurs centaines, et ils sont tous absolument identiques, même au niveau des tics de langage. Marty, qui se croyait plus ou moins unique en son genre, tombe de haut en apprenant qu'il n'est pas moins insignifiant qu'un autre.
Cette petite fable à portée vaguement philosophique est assez basique dans sa formulation ('Je suis unique, comme tout le monde'), mais ouvre une petite voie de réflexion facile et accessible, le genre de voies de réflexion sur lesquelles je m'interdis tout bonnement de cracher, parce qu'elles s'adressent à tout le monde sans élitisme aucun.
Régulièrement, au cours du film, les chansons qui passent en arrière-plan (qui font partie de la BO) sont des reprises de 'I like to move it', tantôt joué en cadence avec des tambours, tantôt joué par un orchestre. C'est repris tellement de fois que ça finit par fatiguer un peu, ce truc-là. Et pour clore le film en apothéose, devine quelle musique ils passent au générique? I LIKE TO MOVE IT MOVE IT, YOU LIKE TO MOVE IT MOVE IT! évidemment. Interprété par Will.I.Am (un ancien des Black Eyed Peas), dans une version assez différente de l'originale, mais ça reste quand même cette musique, marrante à la base, qui devient stressante à force d'être répétée.
C'est un peu dommage.