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La victoire de Barack Obama en 2008 marque-t-elle la naissance d'une nouvelle équation présidentielle applicable à d'autres pays dont la France ?
La campagne 2008 de Barack Obama a apporté trois modifications majeures dans une présidentielle :
* les conditions d'informations de l'opinion publique,
* la mobilisation des réseaux,
* la sélection des enjeux.
En ce qui concerne les conditions d'information de l'opinion publique, c'est la fin des intermédiaires professionnels.
Le candidat s'adresse directement à l'opinion dans une logique d'hyper-visibilité qui consiste à l'inscrire dans la fonction du feuilleton quotidien.
Les supports traditionnels d'information commentent mais le fait d'information est directement né entre le candidat et l'opinion via Internet, des sites communautaires.
Dans la mobilisation des réseaux, nous avons assisté à la prise du pouvoir par Internet et par les citoyens, deux phénomènes intimement liés.
Par Internet, les citoyens se sont appropriés la campagne de barack Obama dans des conditions sans précédent.
Quant à la sélection des enjeux, ce fut le retour de l'invention " d'une nouvelle donne ".
Cette campagne est-elle de nature à établir une nouvelle équation transposable en France notamment ?
La réponse est globalement oui mais avec trois facteurs de modération.
1) la campagne Américaine 2008 est dotée d'une spécificité liée à l'ampleur du rejet de GW Bush qui était le plus efficace facteur de mobilisation.
2) La personnalité même de Barack Obama a changé la donne par sa fraîcheur, son originalité, son atypisme.
3) La crise financière a écrasé le dernier mois de la présidentielle qui est normalement la séquence décisive. La " machine républicaine " a travaillé dans le vide tant cette crise financière réduisait la fenêtre de tir des traditionnelles campagnes négatives.
Ces réserves opérées, il est probable que la présidentielle 2008 accélère la naissance d'une nouvelle équation présidentielle.
Cette équation repose sur quatre facteurs nouveaux durables.
1) L'opinion est en avance sur les structures classiques des partis politiques. Elle est plus volatile et moins idéologique que les machines des partis. Par conséquent, les partis politiques sont désormais fragilisés pour porter les débats dans des conditions où se retrouvent les citoyens. Les partis peuvent donc être contournés.
2) Lors de la présidentielle, le programme tient dans les personnalités des candidats.
3) La nouvelle richesse essentielle résidera dans la qualité des banques de données qui permettront de diffuser le bon message aux bonnes cibles.
4) La réactivité s'imposera comme le réflexe qui fait la différence par rapport aux plans de 150 pages censés tout prévoir et tout organiser.
Dans le contexte Français, l'intégration de la nouvelle équation présidentielle va se heurter à un double casse-tête :
* le régime des financements politiques,
* la législation très restrictive sur les vidéos politiques.
Avec ces deux dernières contraintes techniques, il n'est pas même pas sûr que la campagne Obama 2008 aurait tout simplement ... été possible...