Catherine et Maria sont deux amies que rien ne sépare, malgré les apparences. Elles ont huit ans, l'une est la fille de la cuisinière, elle est noire ; l'autre est la fille du fermier, blanche et intrépide. Nous sommes en Afrique du Sud, sur les terres de l'apartheid. Katie a tout appris à Maria - l'anglais, lire, nager - et a juré de rester amies pour la vie. Les parents en décideront autrement, Catherine suit sa mère et part en Angleterre. Vingt longues années vont passer, et la jeune fille rentre au pays. Or, ses terres appartiennent maintenant au couple Fyncham. Et lorsque Catherine rencontre Tom la première fois, elle en a l'estomac noué. Il est beau, il est mystérieux, il est seul... elle se sent prête à tomber amoureuse, mais avant il faut comprendre. Quel triste sort a connu son père ? Où se trouve Isobel Fyncham ? Que cache Tom derrière ses virées nocturnes et les coups de fil qui crépitent ? Maria a-t-elle des réponses ? Et qui est ce garçon curieux qui rôde près de l'église lorsque la nuit est tombée ?
Ce roman est en fait un voyage, qui vous emmène loin, en Afrique du sud. L'apartheid n'est ici qu'effleuré, car on assiste davantage à une grande histoire d'amitié, d'amour, de passion et de drame. Il y a du charme et du mystère en puissance, beaucoup de sensualité, un paysage d'une beauté à couper le souffle... on s'y croirait. A Hebron, on piétine l'herbe folle dans les koppies, plonge sans frémir depuis un rocher pour se baigner dans l'eau fraîche de l'étang. On boit du whisky, flâne sur la véranda, admire le coucher de soleil et on s'égare sous une pluie d'orage. On vole, on roule fenêtres ouvertes, on danse, on nage, on aime, on se quitte, on tue aussi. C'est intense, il y a du secret derrière la volupté, des larmes derrière les élans du coeur. J'ai vraiment beaucoup aimé.
La musique d'Edmundo Ros envahit l'espace, la magie aussi se faufile par les visions de Maria, et l'ambiance dans l'église ensorcelle parce qu'elle suscite l'étrangeté. Bref, c'est une très belle découverte. Un roman admirable, qui pourrait se prêter à une adaptation cinématographique... j'imagine très bien Tom Fyncham sous les traits de Hugh Jackman (*). Cela peut vous dire combien les images sont très présentes, au coeur du roman ! Et le sentiment de chaleur, entrelacée à la torpeur, vous file des frissons sur tout le corps. Mais pas seulement. Lisez, vous comprendrez.
(*) C'est pas ma faute... mais celle d'Ori !!!
Livre de poche, 2008 - 280 pages - 6,95€
traduit de l'anglais (Afrique du sud) par Judith Roze
--) Alice vient également de le lire...
et les avis de Brize, Praline, Delphine, Lo, Joëlle, Amanda
Une petite phrase, pour toutes les amoureuses de livres (qui se reconnaîtront) : « Elle est nulle en ménage, vous savez. Elle lit toute la journée. Elle a lu presque tous les livres de la bibliothèque. »