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05 janvier 2009
Si on veut développer l'Afrique, il faut cesser l'émigration
Emile Bomba est un Camerounais, âgé de 27 ans, étudiant en sciences de gestion à l'université de Yaoundé, et président-fondateur de l'Association de lutte contre l'émigration clandestine (Alcec), créée en 2003 sur la base d'un double constat : les pays du Sud sont autant déstabilisés que ceux du Nord par les mouvements migratoires ; et "l'Afrique a besoin des bras et de l'intelligence de tous ses fils". Il déclare au Choc du Mois :
" Vous n'êtes pas donc pas en phase avec le combat des associations françaises, comme le Réseau Education sans frontières (RESF)
Ce type d'associations a certainement des objectifs nobles. Mais elles se trompent de combat. Je dirais même qu'elles commettent un crime, car quand deux ou trois personnes sont régularisées et médiatisées, ce sont deux cents Africains qui se décident à partir ! Il y a donc un effet pervers qu'elles ne mesurent pas, mais que nous constatons sur le terrain et contre lequel nous sommes obligés de lutter, pour expliquer aux gens qu'à chaque fois que l'un de nous vient à émigrer, c'est l'Afrique qui perd des cerveaux et des bras. Si on veut développer l'Afrique, ce n'est pas en perdant notre matière grise et notre force de travail qu'on parviendra à le faire! [...] selon la Délégation nationale de la Sûreté nationale camerounaise, environ 200 000 Camerounais quittent leur pays chaque année. Légalement ou illégalement. C'est énorme, c'est un véritable désastre. Et comme ce sont les plus dynamiques qui partent, cela porte un frein considérable à l'évolution et à l'épanouissement de la société camerounaise. On ne peut plus continuer à les laisser partir sans rien dire. [...]
L'aide au développement, on voit très bien où ça part, on n'en profite pas. Ce que nous voulons, c'est qu'on nous laisse faire chez nous ce que nous voulons. Donc que le Fonds monétaire international (FMI) comme la Banque mondiale arrêtent d'interférer dans nos économies en nous imposant ce qu'elles ont décidé à notre place et sans nous demander notre avis. Ce type de relation de maître à esclave, c'est terminé, nous n'en voulons plus. Il n'y a plus de maîtres et il n'y a plus d'esclaves, c'est fini. A la place de l'aide au développement, aidez plutôt les émigrés à rentrer dans leur pays ! Au lieu de nous envoyer des médecins de Médecins du monde, essayez de convaincre plutôt tous les médecins camerounais installés à l'étranger de revenir ! C'est beaucoup plus important et ce sera beaucoup plus bénéfique pour nous comme pour vous."
MJ
Posté le 5 janvier 2009 à 09h01 par Michel Janva | Catégorie(s): Immigration
Commentaires
Comme tout cela est frappé au coin du bon sens.Cela semble pourtant simple à comprendre, mais je pense qu'il y a tant d'intêrets, pour des Africains, à continuer de percevoir des aides qui filent directement dans leur poche, et pour des Français ou autres Européens, à avoir un main d'oeuvre pas chère sous la main...
Rédigé par : jp | 5 jan 2009 12:13:32
main d'oeuvre pas chère sous la main......une insécurité pour ceux qui ne veulent rien faire et une masse d'électeurs pour d'autres ....
Rédigé par : marcantoine | 5 jan 2009 14:23:18
Ok pour ne pas piller l'Afrique de ses bras.
Cependant quand un africain vient se former en France pour y faire des études supérieures et qu'il retourne dans son pays, il a de quoi tomber de haut: sa famille ou son village va lui demander des comptes et il devra gagner de l'argent pour faire vivre tous les autres. Ou encore, ce qu'il aura appris durant ses études a beaucoup de chance de se trouver en opposition avec les structures traditionnelles de la société africaine, et donc il sera le "vilain canard" qui va à l'encontre du chef du village et/ou du sorcier.
Pour avoir vécu au Cameroun, je comprends que le camerounais formé en occident soit peu tenté de rentrer au pays. Certains employés de l'entreprise où je travaillais ne rentraient pas dans leur village durant les congés car ils étaient sûrs de devoir donner de l'argent à tout le village...
Rédigé par : VD | 5 jan 2009 16:19:17
J'en ai discuté avec un pédiatre malien qui n'avait pas du tout envie de rentrer dans son pays pour ne gagner presque rien et se trouver confronté à la pauvreté de ses patients!Pour cela il faudrait être patriote et voir l'intérêt de son pays....Il parait que le patriotisme n'est plus à la mode!
Rédigé par : mère de 6 enfants | 5 jan 2009 16:28:42
Beaucoup de vrai dans cet interview de cet intellectuel africain.
Mais il reprend aussi l'antienne de la néfaste influence de la période coloniale : un peu simplet, car nous sommes partis depuis 60 ans, et ce sont les gvts affricains qui pillent leurs pays et ne font rien pour leurs peuples. Et si les Africains sont esclaves, ils le sont de leurs pouvoirs corrompus.
SI le FMI est intervenu, c'est pour aider ces pays à payer les emprunts gaspillés et dilapidés qu'ils avaient reçus pour créer des richesses et du développement.
Assez de tout nous mettre sur le dos. Quand les africains comprendront qu'on ne peut avoir en 40 ans le niveau de vie que l'Europe a mis 10 siècles à acquérir, ils cesseront de gémir : ils me font penser aux gens de droite qui élisent de faux présidents de droite, qui s'en plaignent ensuite et recommencent à chaque présidentielle. Les peuples n'ont que ce que leur conscience morale leur permet de comprendre : la conscience morale civique d'une grande partie des Africains est fortement diminuée et obscurcie par le tribalisme et l'islam, encore plus que l'animisme.
Les Africains catholiques ont souvent un comportement plus dévoué au bien public et tourné vers le développement social et économique.
Mais eux aussi partent en Europe : ils en aussi par dessus la tête de payer pour les autres, comme le font les français assujettis à l'ISF et une fiscalité confiscatoire qui partent vivre à Bruxelles, à Londres ou en Suisse.
Le socialisme étatique africain a son correspondant en France.
Rédigé par : Pascal G. | 7 jan 2009 05:41:33