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Eglise Saint-Julien de Meillers

Publié le 02 janvier 2009 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel

Fleuron d’art roman en Bourbonnais

Au cœur même de la terre des ducs de Bourbon, en pays de Souvigny dans le bocage bourbonnais, se dresse au coeur du petit village de Meillers ( environs ouest de Moulins ), une église romane édifiée entre 1180 et 1248. Placée sous le vocable de Saint Julien, elle était auparavant située sur la Châtellenie de Bourbon et dépendait de l'évêché de Bourges.

Fleuron d’art roman en bourbonnais, elle renferme l’une des plus anciennes vierges romanes d’Auvergne.


Le clocher, de plan barlong, domine la travée orientale de la nef. Il présente deux étages percés de baies en plein cintre séparées par des colonnettes jumelles réparties diversement face à face. Les plus hautes sont groupées sous des arcs de décharges. De petits modillons supportent l'assise de la courte flèche de pierre octogone dont les pans correspondent aux angles du clocher. A l'intérieur, deux cloches offertes par une famille de Meillers, installées depuis 1862, rythment la vie du village.

Sur la façade Ouest, un avant-corps couronné de modillons à copeaux et d'un glacis, encadre la porte. Des rosaces en relief décorent le haut. L'Archivolte est constitué par un boudin partant de consoles ornées d'écailles et surmonté d'un bandeau garni d'une rangée de billettes en forme de noeuds.

Une frise à rinceaux à gauche et à damiers à droite, court au niveau de la retombée de cette archivolte. Trois colonnes correspondent au boudin, au piédroit, la dernière, plus grosse, reçoit le cordon à billettes. Des entrelacs et des animaux décorent les corbeilles.

A gauche, on remarquera un cavalier mutilé surmonté d'une grappe de raisin, un ange, un cheval. A droite, le fameux chapiteau des animaux musiciens : un lion jouant de la viole et un âne jouant de la harpe. Ces figures ont été inspirées par une fable de Phèdre et symbolisent l'ignorance qui cherche à s'élever par les arts. Le tympan est supporté par un linteau.

Au centre, un Christ bénissant est entouré d'une gloire ovale soutenue par deux anges qui posent leur pied sur une petite colonnette. Le Christ et la gloire sont abrités sous un dais en forme de mitre. De chaque côté des anges, cinq apôtres sont placés sous de petites arcades. Saint Pierre est à gauche avec sa clef, Saint Paul est à droite. Les apôtres qui tiennent des livres, doivent être des Evangélistes. Il manque deux apôtres, Judas et Thomas qui ont renié le Christ. Il est à noter que l'arcade et la figure de chaque côté ont été rajoutées. Les personnages sont trapus et leur figure sans expression. Leurs cheveux sont traités au moyen de rainures parallèles et leurs regards sont marqués par de profondes perforations.

A l'intérieur de l'édifice, la nef centrale se compose de trois travées dont le berceau est plus haut que la voûte du choeur. Les bas-côtés ont été achevés à une période plus tardive. Au revers de la façade, les chapiteaux des deux grosses colonnes engagées se font remarquer par des entrelacs qui les décorent. A l'Est et à l'Ouest, la voûte s'appuie sur deux arcs qui correspondent à des consoles ornées de masques grossiers. Le carrelage a été refait en 1787 et le chemin de croix bleu et or a été offert en 1905.

Le chœur, voûté en berceau plein cintre et en cul-de-four a été restauré. On remarquera deux piliers à base carrée qui datent du Xe siècle. La chapelle Nord date du XVe. On y entre par un étroit passage au dessus duquel se trouve placé l'écusson d'une famille de Meillers.

La statue en bois de la Vierge participe aussi à la renommée de cette église. Elle est probablement l'une des plus anciennes du bourbonnais. Assise sur un siège à balustres dans la simple et rude majesté des matrones d'Auvergne, son sourire doux et sa face allongée, sont typiques du XIIe siècle. Pièce polychrome, elle a été décapée et restaurée pour les besoins d'une exposition à Paris rassemblant les vierges romanes d'Auvergne.

Dans le bas-côté Sud, une autre vierge, tout à fait différente, orne l'église. Elle est en pierre et date de 1687. Attribuée à Etienne VIGIER, elle mesure 85 cm. Son front est large, son visage régulier, son nez droit et sa bouche menue. Sa chevelure s'épanouit sur les épaules en ondulations cachées en partie sous un voile. Sa robe est élégante et modeste, les plis du manteau retombant naturellement et ne laissant passer que le bout des pieds. L'enfant, moins réussi que la Vierge, est joufflu. Ses jambes sont potelées, son cou inexistant. Il a une expression de béatitude souriante. Le geste de la main semble donner une bénédiction.

Galerie photos " Eglise de Meillers "


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