Tout va trop vite et les villes deviennent des biens comme les autres, des biens à consommer le plus rapidement possible. Dans cette construction des représentations urbaines rapidement troussées, rapidement reçues, le cinéma y a aussi évidemment sa part. Disons simplement qu'il sait alterner les clichés et les images moins attendues tout en sachant parfois les balayer avec une désinvolture bienvenue.
NEW YORK en 3 minutes 44 :
Manhattan (Woody Allen 1979)
L'électricité de la grosse pomme devient le carburant d'une ivresse musicale. La ville condensée à un swing, un mood.
Record battu !
ROME en 1 minute 34 :
Journal intime (Nanni Moretti 1994)
Tourniquet de façades ? Dérive situationniste dans la ville éternelle ? Divagation chrono-architecturale ? Somme toute, l'un des rares exemples où une ville connue et reconnue de tous est présentée sous sa face à la fois la plus proche et la plus inconnue de nous : celle du récit de l'architecture moderne.
Record battu !
PARIS en 1 minute :
French Kiss (court-métrage d'Antonin Peretjatko 2004)
Plus fort que le Louvre en 9 minutes 43 secondes (et sa vague déclinaison hispanique), le Paris expédié: celui qui ne nous intéresse plus de toute façon, celui des monuments et des commémorations, celui dont Jacques Chirac fut maire. Derrière tout cela, l'un des rares films français (le seul récent ?) qui brocarde notre beau pays, dans la joie et la bonne humeur. Si vous n'avez pas encore vu ce mix ébouriffé de calembours Vermot et de ludisme godardien, c'est là et là. Have a nice trip !