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Le reporting institutionnel devient un élément de différentiation pour les sociétés de gestion

Publié le 06 janvier 2009 par Sia Conseil

Longtemps considéré comme un service à faible valeur ajoutée et sans intérêt commercial, le reporting institutionnel se retrouve au centre des préoccupations des clients. Les sociétés de gestion ont ainsi tout intérêt à

repenser leur offre pour en faire un élément de différentiation.

La mise en place de la directive MiFID a mis en exergue le manque d’adéquation entre la production des reportings par les sociétés de gestion et les attentes des clients institutionnels.

Le reporting, et toutes les fonctionnalités associées, devient un véritable outil de différentiation pour les sociétés de gestion. Ce service revêt un intérêt stratégique pour la clientèle, qu’elle soit institutionnelle ou retail. La preuve en est faite par l’intégration de cette problématique dans la directive MIF (obligations d’information – article 19.3 Directive cadre et articles 28 à 34 Directive d’application / obligations de reporting – article 19.8 Directive cadre et articles 41 à 43) qui va imposer des obligations de reporting renforcées.

La MIF doit être perçu comme une opportunité de rebond commercial pour les sociétés de gestion qui offriront des services pointus et précis dans leurs reportings clientèle. L’opportunité de remettre à plat la prestation de reporting devra porter tant sur les enjeux métiers que sur les enjeux organisationnels et informatiques.

Aujourd’hui, les sociétés de gestion s’accordent à dire que la mise en place d’un outil de reporting est une nécessité et un élément hautement sensible pour les clients institutionnels puisqu’il permet entre autre de :

  • Informer le client sur le respect des mandats confiés,
  • Présenter le contexte économique et ses perspectives,
  • Mettre en avant la qualité et la performance de la gestion,
  • Identifier les risques de marché,
  • Détailler la structure des portefeuilles,
  • Fournir une analyse par poche d’actifs.

La chaîne de valeur de la constitution de reporting peut être schématisée de la manière suivante :

Ces dernières années, les principales sociétés de gestion ont été confrontées à une forte augmentation des volumes traités. Cette volumétrie, comparée aux faibles investissements consentis sur les outils de reporting, a mis en exergue un certains nombre de limites à la production de reporting « MiFID compliant ». A cela s’est ajoutée la problématique de l’augmentation du nombre d’intervenants avec la mise en place de l’architecture ouverte (un distributeur propose des fonds de plusieurs producteurs) et la multiplication des distributeurs. Une des difficultés majeure provient de l’industrialisation du processus de fabrication des reportings. Ces derniers doivent dorénavant intégrer l’ensemble des exigences suivantes :

  • Contexte paramétrable : multi-produits, multi-clients, multi-sites et multi-langues,
  • Contexte évolutif et mouvant : création de nouveaux produits (gestion alternative, OPCI)
  • Contexte hétérogène : agrégation de données issues de diverses sources,
  • Contexte qualitatif : fiabilisation des processus et démarche qualité.

Le reporting institutionnel s’inscrit dans un cadre plus large que la directive MiFID : la valeur ajoutée réside désormais dans un contenu de plus en plus riche.

Les besoins des clients institutionnels vont au-delà de la simple mise en conformité de la Directive MIF. Aujourd’hui, ils recherchent des services à valeur ajoutée et le reporting doit être analysé sous l’angle de la mesure et de l’attribution des performances. Le spectre fonctionnel, de plus en plus large, offre une part stratégique à l’industrialisation des traitements et au choix de l’architecture du système d’information à déployer ou à faire évoluer.

La première partie de l’analyse critique du processus de production du reporting existant consiste à identifier la liste des processus et des acteurs afin de dresser un bilan de leur niveau de criticité et d’automatisation. Une fois cette cartographie réalisée, il convient, dans la deuxième partie, de les mettre en regard des contraintes organisationnelles et techniques (sécurité, flexibilité, évolutivité, urbanisation, schéma des flux, référentiels…). A l’issue de cette analyse, l’investissement du projet de déploiement d’un nouvel outil de reporting devra être analysé sous l’angle des bénéfices qui en résulteront :

  • Automatisation des processus de reporting
    • Industrialisation des process,
    • Diminution du risque opérationnel,
    • Amélioration des services offerts à la clientèle,
    • Gestion synchrone et symétrique des traitements pour plusieurs fonds,
    • Automatisation de certains contrôles a posteriori (rapprochement),
    • Réorganisation des tâches et des procédures de production,
    • Mise en place d’outils de supervision.
  • Automatisation des processus de mesure de performance
    • Source externe : récupération des VL et des indices auprès des providers du marché,
    • Source interne : récupération des inventaires valorisés et des mouvements auprès des valorisateurs et des dépositaires,
    • Calculs : approximation de Dietz, calcul de volatilité, tracking error, mesure de l’alpha et du bêta,
    • Indicateurs synthétiques de mesure de performance corrigée du risque (Ratio d’information, Sharpe, Treynor, Jensen),
    • Standards AIMR / GIPS.
  • Automatisation des processus d’attribution de la performance
    • Méthodologie adaptée à chaque processus de gestion : top down ou bottom up, allocation marché, allocation secteur, gestion active des devises, sélection des émetteurs, allocation d’actifs pour les fonds diversifiés.

Ces grands principes convergent vers la conception d’une offre différentiante pour la clientèle institutionnelle. Le fait de pouvoir offrir un service de reporting performant, fiable et paramétrable pour chaque client constitue une réelle opportunité de développement commercial. Aujourd’hui, l’offre de services devient un critère prépondérant dans le choix des fonds d’une société de gestion ou d’une autre pour la clientèle institutionnelle. L’enjeu de ces prochaines années est de déployer un outil souple et fiable afin de fournir un service personnalisé et compatible avec les nouvelles exigences règlementaires. La directive MiFID et la revue de la directive OPCVM sont l’occasion de repositionner la gamme de services auprès des clients actuels et des prospects institutionnels et retail.

Sia Conseil

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