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Gaza : le carnage sexagénaire

Publié le 06 janvier 2009 par Kalvin Whiteoak

L’autorité palestinienne est exsangue. Le peu de pouvoir qui lui reste devient de moins en moins légitime, car la position du Fatah et de Mammoud Abbas ressemble plus à un alignement négocié qu’à une attitude digne du chef d’un État souverain, ou du moins juridiquement voulu comme tel  depuis plus de 62 ans.

Un peu d’histoire est encore une fois nécessaire pour comprendre en quoi ce carnage relève du crime contre l’humanité.

Le mouvement sioniste souhaitait depuis la fin du XIXe siècle fonder un foyer national juif avec l’aide d’une grande puissance.

En 1917, en réponse aux exigences de certains dirigeants sionistes, comme Haïm Weizmann, le gouvernement britannique rend publique la déclaration Balfour adressée à Lord Rothschild, laquelle promet un tel foyer national en Palestine, comme suite à un long processus de partage de terres vers la fin de la première guerre mondiale.

Après la conférence de San Remo en 1920, la Palestine mandataire (mandatée par les puissances de l’époque, France, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Grèce, Japon) regroupe les territoires actuels d’Israël, des territoires palestiniens et de la Jordanie, comme le montre la carte ci-dessous.

après san remo 1920

Suit une longue période de troubles entre colons juifs relevant à l’époque de l’Agence juive, sorte de bureau des migrations et des allocations de terre au service du sionisme.

Le 30 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies décide de partager la Palestine entre un État juif et un État arabe. La guerre éclate le lendemain et l’escalade de la violence prend rapidement de l’ampleur.

Les Britanniques, fidèles à leur promesse initiale présentée par la déclaration Balfour, soutiennent les Juifs en “employant tous leurs efforts pour faciliter la réalisation du projet d’État Juif”. Ils retirent leurs troupes du pays, laissant le champ libre aux groupes sionistes pour vider le pays de sa population palestinienne.

Plus de 800.000 Palestiniens vont se retrouver sur le chemin le l’exil.

L’administration britannique se termine définitivement le 14 mai 1948. L’État d’Israël est proclamé le lendemain et la guerre éclate (déjà) entre Israël et certains pays arabes.

La carte ci-dessous montre les deux États (Palestine en violet et Israël en jaune) tels qu’ils devaient se présenter au sortir du mandat britannique.

frontiere_1947

Le moteur de toute cette épopée sanglante continue restera à jamais le sionisme et sa volonté acharnée de fonder un “foyer juif”, qui date on le rappelle du 19e siècle et non d’après la 2e guerre mondiale, comme on l’entend parfois. Cette idée de fondation d’un foyer dans le pays d’autrui n’est pas tolérable par quiconque, palestinien, chrétien ou copte : on ne vole pas la terre d’autrui sans que cela s’appelle une conquête armée.

Et celui qui mène une conquête armée mène une guerre condamnée à de nombreuses reprises par l’ONU, mais sans jamais que l’une de ses condamnations/résolutions ne soit appliquée, s’agissant d’Israël bien sûr.

Quelle que soit aujourd’hui la position officielle de l’État d’Israël, il ne saurait cacher à quiconque son intention d’en finir une fois pour toutes et d’assujettir à jamais le peuple palestinien.

Alors Hamas ou pas, terroristes ou pas, ceux qui résistent sont fondés à le faire historiquement.

Reste la question des moyens, mais quand on voit ceux employés par Tsahal, et qui vont rapidement se retourner contre elle, on ne peut que déplorer une nouvelle fois l’attitude des grandes puissances, qui font semblant de négocier quelque chose pour laisser le temps à l’envahisseur de faire son sale travail.


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