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Un nouveau prêt aux banques ?

Publié le 07 janvier 2009 par Chezfab
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Voilà une annonce assez prévisible de notre cher président. L’état va de nouveau prêter aux banques, au-delà des 10.5 Milliards déjà offerts (parce que bon, vu les demandes de garanties qu’il y a derrière ces « prêts » de l’état, nous pouvons parler de dons).

Le souci c’est qu’à force de renflouer les banque pour qu’elles « prêtent plus » on en vient à avoir la position du marabout qui « croit que parce qu’il croit, ça arrivera ».

Loin de moi l’idée de dire que ça ne sert à rien. Oui cela sert à sauver ce système exsangue. Est-ce une bonne chose ? Évidemment à mes yeux non, ce n’est que reculer pour mieux sauter et surtout un sacrifice social au profit des plus riches. Car l’argent prêté aux banques est autant d’argent non mis dans le pot social. En clair : l’état fait payer aux plus faibles le sauvetage des plus riches.

Oui, nous connaissons tous la réponse des libéraux de droite comme de gauche : « si les banques s’effondrent, c’est les pauvres qui vont morfler, on sauve donc tout le monde en sauvant les banques ».

J’aurais pu entendre cet argument (porté du PS au FN) à deux conditions : que l’état contrôle effectivement où va cet argent prêté et que les banques en difficultés réduisent drastiquement les versements de dividendes. Logique : si la banque est en difficulté, il est normal que les actionnaires soient solidaires.

Seulement il n’en est rien. Sur les 10.5 milliards déjà prêtés aux banques, aucun contrôle n’a été effectué ! Ni le taux de prêts (savoir si les banques prêtaient plus), ni l’utilisation ! Et encore plus fort : toutes les banques « en difficultés » annoncent que leurs actionnaires vont recevoir un BNPA (Bénéfice Net Par Action) égal ou supérieur à l’année dernière ! Ce qui signifie qu’en gros, par un joli jeu d’écriture dont les mastodontes de la finance ont l’habitude, les 10.5 milliards (et ce qui sera donné en plus bientôt) sont allés quasiment directement de la solidarité nationale (le budget de l’état) aux BNPA des actionnaires. Et ce sans que personne ne dise rien ! C’est la moralisation du capitalisme selon Sarkozy…

Trêve de plaisanterie : la solution aurait été de faire l’inverse. Quitte à sauver quelqu’un, autant que ce soit le citoyen. Surtout si c’est avec l’argent de l’Etat, qu’il soit de nos impôts ou emprunté grâce à la solvabilité venant de nos impôts. Certains se demandent comment. Et bien prenons un exemple : une banque fait faillite à cause des ses jeux financiers malsains. L’Etat ne se porte pas à son secours mais demande à ce que lui soit communiqué l’ensemble des clients de la banque. Face à cela, il garanti les prêts (via une banque nationale créée à cet effet) de tous les clients, et la couverture à auteur de 100 000 € des comptes de dépôts (soit la sortie de 30 000 € de plus que l’assurance bancaire).

En agissant de la sorte, l’Etat garanti donc que l’économie ne s’arrête pas et la solvabilité des plus faibles.

Pourquoi n’est ce pas ce qui s’est fait ? Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela aurait obligé les banques en faillites à donner la liste de leurs clients. Hors, nous savons que le monde bancaire est des plus pourri. Imaginez donc que par ce biais nous découvrions des milliards planqués loin des yeux du fisc par exemple…

Ensuite, cela aurait obligé les spéculateurs à payer. Et oui car les grands perdants de ce système aurait été ceux qui jouent avec nos vies ! Hors, dans la logique libérale, c’est bien une mutualisation des pertes mais une privatisation des profits. Et non l’inverse… Les défenseurs du système (de gauche à droite) ont donc agi pour préserver l’oligarchie dont ils sont souvent issus. Devons nous rappeler que DSK, socialiste, donc classé à gauche, oblige les pays demandeurs d’aides du FMI à "libéraliser leurs économies" (autrement dit privatiser tout, surtout les services publiques, l'eau et l'électricité) avant tout autre chose ?

Enfin, cela aurait rendu possible la sortie du système spéculatif. En effet, avoir des avoirs adossés non pas au moyens spéculatifs mais à la garantie de l’Etat serait la première porte de sortie du tout spéculatif.

Alors j’entends hurler les fantassins du capital que « ce que je présente aurait mis à mal une partie des retraites de nos concitoyens ». Amis moines gourmands, cessez de dire n’importe quoi. Majoritairement, la retraite en France est encore par répartition. Seule une partie est liée à la spéculation pour le plus grand nombre. Rien n’empêchait de décider de renflouer les caisses de retraites pour garantir à tous une retraite à 100% par répartition, en jouant sur un emprunt d’Etat et une augmentation substantielle des salaires. Mais il faut voir qui cela inquiète vraiment : seulement pour les plus riches ! Et oui, la retraite par répartition est plafonnée ! Donc nos amis les plus fortunés ont l’habitude de boursicoter (et donc de jouer le jeu des licenciements boursiers) pour se faire un pécule supplémentaire. Pauvres petits choux qui auraient été obligés de se contenter de la retraite par répartition incluant l'actuelle complémentaire retraite. Car rien n’aurait obligé à garder les règles en vigueur. Nous aurions pu fixer par exemple une retraite minimum au SMIC et maximum à 4 fois le SMIC tout compris. Et ce avec des règles liées au salaire de départ (1 pour 1 jusqu’à 4 fois le SMIC, en commençant à 1.2 versé pour 1 jusqu’à 1.2 fois le SMIC).

Voilà, on va donc encore donner aux banques pour sauver les spéculateurs. Et puis on nous sortira un épouvantail comme Madoff pour nous dire qu’il y a des arnaques… Sauf que Madoff n’est pas un arnaqueur ! Il n’a fait qu’utiliser le système tel qu’il est défini depuis des lustres : verser des dividendes sur les recettes qui entre par glissement. Tous les fonds de pensions, les edge funds, les subprimes fonctionnent ainsi ! Le système ne serait il qu’une arnaque ?


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