La ministre Jérôme-Forget relancera-t’elle la vieille série: Madame et son fantôme? On a déclenché des élections pour pouvoir mieux affronter la crise économique, avec deux mains sur le gouvernail. Alors, qu’est-ce qui cloche avec notre gros paquebot de Caisse de Dépôt? Richard Guay a démissionné de la présidence de la CDP pour des raisons personnelles. Il n’a dirigé le navire que durant 2 mois. Il faut dire qu’il a hérité des décisions d’Henri-Power Rousseau… et il semble que cela le stressait. À l’époque, le C.A. de la Caisse a mandaté une firme spécialisée pour dénicher la perle rare parmi 127 candidats. À grands coups d’honoraires, on a choisi le bras droit du moustachu! Imaginez, le PDG de rêve se trouvait juste sous leurs yeux, mais on avait tout de même scruté l’ADN de 127 tops gestionnaires.
Dans ce dossier nébuleux, plusieurs détails m’intriguent. D’abord, le principe de nomination relié au veto du PM. Cela laisse la place à des considérations et accointances politiques qui n’ont aucune place en 2009 dans la saine gouvernance. Alors, maintenant qu’on sait que les résultats seront catastrophiques, les bons candidats étirent le Boxing day, font du snowboard en famille dans les rocheuses ou visitent leurs esthéticiennes… mais bref, ils passent leur tour.
Et ce qui me surprend énormément, c’est le mystère qui entoure la démission de monsieur Guay. Est-il possible qu’il ait remis sa démission AVANT les élections mais que Charest l’ait refusé? Qu’on passe les élections sans commandant en chef d’un des plus gros fonds nord-américains (plus de 140 milliards) est ahurissant! Mais, qu’on repousse de 6 mois la nomination de son remplaçant en pleines tourmentes économiques, c’est totalement inconscient! Je connais bien l’univers des fonds de gestion, et depuis 12 ans que je scrute cette industrie, jamais je n’ai vu d’équipe de “fantôme” à la barre d’un gros fonds, disons de plus de 3 milliards! Même, en période de prospérité. Pour un fonds de cette ampleur, c’est une risée!
Le président du CA de la Caisse de Dépôt, Pierre Brunet a donné une réponse très inquiétante à mes interrogations. En expliquant aux journalistes, la démission de son jeune PDG, il a mentionné qu’on ne pouvait pas savoir:…”Le hasard voulait qu’on a (sic) une crise financière…”. Si un innocent de cette espèce dirige le CA de la CDP, qu’en est-il des autres administrateurs?
Depuis plus de 3 ans que la crise gronde à l’horizon et nous donne tous les indices de la hauteur de la vague dévastatrice. Des p’tits, des moyens et des gros blogues, des hebdos ruraux et des grands quotidiens ne cessent de dénoncer les abus des gestionnaires, des banquiers créatifs et du gonflement de la bulle immobilière. Le hasard, monsieur Brunet explique peut-être votre cheminement de carrière, mais il n’a rien à voir avec la crise actuelle! Diriger le CA de Loto-Québec, ça ne vous intéresse pas?