Par Thomas Hammarberg
J'ai constaté, lors de mes missions dans les Etats membres du Conseil de l'Europe, que de nombreuses discriminations motivées par l'identité de genre perdurent (1). Les transsexuels doivent affronter au quotidien des problèmes graves qui découlent d'un manque de sensibilité à l'égard de leur identité, de préjugés, voire d'un rejet pur et simple.Des transsexuels ont été victimes d'actes criminels particulièrement violents inspirés par la haine, comme le meurtre révélé par les médias d'une transsexuelle brésilienne séropositive sans abri, Gisberta (Luna) Salce Junior. Elle a été violée et torturée au Portugal par un groupe de jeunes hommes qui l'ont ensuite jetée dans un puits où ils l'ont laissée mourir.
Il ressort de mes entretiens avec des représentants d'organisations non gouvernementales de défense des droits des transsexuels que bon nombre de ces infractions motivées par la haine, même graves, ne sont pas signalées. Cela s'explique en partie par un manque de confiance dans la police. Certaines personnes semblent avoir un problème avec l'existence même d'êtres humains qui affichent une identité de genre intime différente de leur sexe de naissance.