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Skins et le génie anglais : l’éloge

Publié le 08 janvier 2009 par Blabla-Series

Adam, auteur du meilleur blog jamais créé sur la toile, m’a laissé les commandes de son blog pour un article en guise de cadeau pour le 1500ème commentaire que j’ai laissé récemment sur un article de son blog.
Le choix étant grand et dur, je pouvais parler un peu de tout, j’ai songé à Friday Night Lights et Mad Men au départ, deux shows que j’over-kyffe à un tel point que je ne compte plus les mots que j’écris à leur sujet : en soi, des shows killeurs de génitrices.
Chaque nuit que je passe à tourner infiniment dans mon lit sans réussir à trouver ce fichu sommeil (parce que j’ai une trop grande addiction pour les boissons énergisantes que je bois trop tard dans la journée, malencontreusement), je pense à ce fameux article.
Sur quelle série pourrais-je bien écrire, sans me prendre trop au sérieux ni partir dans des trips impossibles à comprendre pour l’étranger à mon sens de l’humour dépassé ?
La réponse était so obvious, je ne fais que de penser à cette série les dernières semaines de surcroît (qui revient bientôt sur E4, cheer up) : Skins.


En plus, je sais que Adam sur-aime Skins qu’il a découvert il y a quelques mois, le meilleur teen show que le paysage audiovisuel ait connu. C’est une série britannique, quoi de mieux ? Je précise néanmoins qu’il est 2h du matin, 3 janvier 2009, excusez-moi si je dérape : c’est soit l’effet de l’awesome épisode deux-point-zéro-cinq de Gossip Girl vu il y a deux heures qui m’a réveillé comme jamais –parce que j’aime Gossip Girl aussi-, ou bien c’est simplement parce que je sur-adore cette série haute en couleurs qu’est Skins : vous voilà prévenu, laissons place au dithyrambe.

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Personnellement, je n’oublierai jamais le moment où j’ai découvert Skins. Pour tout vous dire, « découvrir Skins » ce n’est pas découvrir Gossip Girl, ce n’est pas découvrir The OC, découvrir Skins c’est mettre (enfin) le doigt sur une série qui présente la vie de jeunes ados britanniques telle qu’elle est : sans omettre les faux-pas, les potentielles dérangements et les dérapages rebelles en série gommés dans les séries au visuel plastique des networks américains, friands des kids riches qui ont tout, sauf des fringues qui leur plaisent.

Skins, ce n’est pas une série qu’on regarde juste pour passer le temps ou distraire comme le sont la majorité des séries (américaines) mettant en scène des ados : Skins c’est un réel modèle de savoir-faire scénaristique, subtil, naviguant entre délire et tragédie, Skins c’est une série qu’on admire par son sens de la véridicité, son ton certes osé mais qui n’en reste pas moins réaliste et crédible. Les scénaristes –jeunes pour la plupart- ont réussi à mêler plusieurs styles scénaristiques, de façon un peu plus maladroite en deuxième saison avouons-le, mais c’est ce qui représente néanmoins l’attrait principal du show et de la première saison en particulier : des personnages fêtards, fidèles à eux-mêmes, pouvant paraître antipathiques et stéréotypés à première vue mais devenant résolument attachants et creusés à travers un maigre quota d’épisodes. Cette maîtrise scénaristique nous offre des épisodes tantôt hilarants, tantôt dramatiques, sans que la série semble gâcher son potentiel dans du mélodramatique bas-de-gamme, foiré par des acteurs amateurs, ce qui semble être la recette des séries pour ados d’un certain network américain. Devinez lequel.

Skins, c’est aussi une des rares séries pour adolescents et mettant en scène des adolescents (parce que ce n’est pas la même chose) qui traite des thèmes les plus poignants de cette tranche d’âge 16-18 ans. Même Friday Night Lights que j’idolâtre comme personne d’autre qu’Adam ne peut ne les aura tous faits (vous citerez peut-être Angela 15 ans comme contre-exemple, c’est possible, mais ce n’est pas d’ma génération et Skins c’est assurément plus joli visuellement) : l’anorexie, l’homosexualité, la religion, le sexe, le suicide, les relations parents / gosses chaotiques, et j’en oublie volontairement pour éviter les spoilers.

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Skins c’est finalement un prospectus sur petit écran sur la vie –la vraie - d’un adolescent de cet âge-là vivant au sud-ouest de l’Angleterre, à Bristol plus précisément : un aperçu tape-à-l’œil du vrai dark side de la vie d’ado, ni tronquée, ni manipulée, juste authentique pour le plaisir de l’identification aux personnages et aux situations, narrées sur un style littéraire incroyablement sobre, plaisant et inédit.

C’est donc avec Skins que le téléspectateur initié se familiarise avec l’efficacité du style narratif britannique : les séries anglaises dépendent beaucoup de l’anecdote. En cela, peu de storylines s’étalent sur la longueur – mis à part en saison 2 qui opte pour une narration plus américanisée, à tord -, le but de la série étant principalement de dresser un portrait de la vie à cet âge-là des adolescents vivant à Bristol plutôt que de raconter une ou plusieurs histoires continues.

Ainsi, chaque épisode se concentre sur un personnage en particulier et la pratique s’avère ingénieuse car chaque personnage soutient un propos véridique : on soulignera principalement l’anorexie de Cassie et dans un contexte différent l’indépendance en partie non-souhaitée de Chris.

Assurément, Skins est une série-choc, audacieuse. Elle sied majoritairement à un public-cible jeune, aux ados on da vibe, et on ne peut pas la considérer comme un simple guilty-pleasure visionnable aux heures perdues : c’est un véritable travail d’écriture qu’il faut savourer en temps voulu. En soi, c’est une série devant laquelle on a réellement peu de chance de s’ennuyer et on s’attache aux personnages, on est ébloui devant tant de maîtrise et de justesse scénaristiques dont seuls les anglais ont le secret.

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Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, je vous conseille vivement Skins qui est à l’heure actuelle la série pour ados la plus fraîche, crédible et excentrique.

Skins est un produit tragi-comique brillant, interprété par des acteurs pour la plupart amateurs mais justes et investis, écrite par des auteurs qui ont le même âge que les fans.
Skins va au-delà de l’étiquette « série pour ado pop-corn », Skins a développé une élite de jeunes fans reconnaissants d’avoir trouvé le seul bon produit télévisuel actuel leur permettant de s’identifier à des personnages qui partagent les mêmes envies, les mêmes réactions mais surtout le même mal-être.

Et c’est en cela que Skins est une de ces séries killeuses de génitrices, qui kick les ass, tellement au paroxysme de la hypitude qu’elle en devient presque indescriptible, tout c’que vous voudrez : lancez-vous simplement dans Skins si ce n’est pas encore fait. Moi je n’ai plus qu’une chose à dire : vivement la saison 3. Et merci Adam encore une fois. :)

Red


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