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Assurance chômage : La CFDT osera t-elle fragiliser le mouvement du 29 janvier ?

Publié le 08 janvier 2009 par Slovar
Assurance chômage : La CFDT osera t-elle fragiliser le mouvement du 29 janvier ?Il est vraiment attendu le mouvement de grève générale lancé par toutes les centrales syndicales.
Attendu par les salariés qui n'en peuvent plus mais aussi par le gouvernement et la majorité présidentielle qui souhaitent à l'instar du Président prouver que "maintenant lorsqu'il y a une grève en France plus personne ne s'en rend compte".
Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, Force ouvrière, Unsa, Solidaires, FSU et CFE-CGC se sont d'ailleurs réunies lundi matin au siège de la CFE-CGC, à Paris, pour élaborer ce texte décrit par Gérard Labrune, secrétaire général du syndicat des cadres, comme le "fondement" de la mobilisation ... / ... "C'est un espoir pour les salariés et pour le syndicalisme qui sait trouver son unité dans les moments graves", a pour sa part estimé Jean Grosset, son homologue à l'Unsa, interrogé sur cette unité exceptionnelle, malgré les divisions actuelles sur la réforme de l'assurance chômage. Source L'Express
De quelle divisions parle Jean Grosset ?
Il s'agit de la valse hésitation de le CFDT sur la signature de la nouvelle convention de l'assurance chômage.
Le 24/12/2008 , Philippe Réau écrivait sur le site de la CFDT :
Après dix-sept heures de négociation, les partenaires sociaux ont achevé leurs discussions dans la nuit du 23 décembre sur la convention Assurance-chômage sur un texte que la CFDT soumettra au Bureau national le 8 janvier. Ce texte présente « une avancée, une réserve et deux regrets », a commenté en fin de négociation Gaby Bonnand, le chef de file CFDT. Côté avancées, l’objectif de la CFDT de faire rentrer plus de monde dans le système d’indemnisation, notamment les plus précaires et les personnes ayant eu des carrières accidentées, est atteint avec la création d’une filière unique donnant droit à indemnisation après 4 mois travaillés sur une période de référence de 28 mois pour une indemnisation maximum de 24 mois selon le principe “ un jour travaillé entraîne un jour d’indemnisation ”. La CFDT estime que le nouveau système permettrait de faire entrer de 200 000 à 300 000 demandeurs d’emploi supplémentaires dans le régime d’indemnisation. Parmi les points positifs, les saisonniers ne sont plus soumis à la règle de limitation à trois ans. Pour les plus de 50 ans, les mesures actuelles sont maintenues avec 36 mois d’indemnisation. Selon les chiffrages CFDT, ce sont entre 500 M€ et 1 Md€ qui seront versés en plus aux chômeurs ... / ...
Côté réserve, Gaby Bonnand ne cache pas sa déception de ne pas avoir obtenu de dispositif de droits capitalisables pour tous, ce qui entraîne « une perte de lisibilité du système ». La CFDT regrette également que l’on n’ait pas obtenu d’amélioration pour ceux qui n’auront pas cotisé les 4 mois nécessaires à l’indemnisation, alors que la prime pour les jeunes, pourtant prévue par l’accord Modernisation du travail, a été refusée par le patronat.
Concernant la CRP (Convention de reclassement personnalisé), le nouveau texte fait passer la durée d’indemnisation de 8 à 12 mois, mais elle reste dégressive. La CFDT déplore que ce dispositif n’ait pas été intégré pour les fins de CDD et d’intérim dans les bassins les plus en difficulté. Enfin, la baisse des cotisations, qui était le principal cheval de bataille du Medef, pourra éventuellement intervenir chaque semestre sous condition. À noter que, contrairement aux précédentes conventions qui duraient trois ans, celle-ci serait conclue pour deux ans.
Sans surprise, la CGT estime que le texte « n’est pas à la hauteur de la crise ». L’ensemble des organisations syndicales soumettront le texte à la signature de leurs instances début janvier. Mais d’ores et déjà, François Chérèque précise que « la CFDT ne signera pas seule »
Or nous sommes le 8 janvier et comme nous l'apprend Viva Presse : "Après la Cgt la semaine dernière, Force ouvrière a annoncé qu’elle ne signera pas le protocole d’accord sur l’assurance-chômage. La centrale syndicale considère que ce texte ne fait que concéder quelques droits aux uns – indemnisation plus précoce des chômeurs –en les faisant payer à tous – avec une moindre durée d’indemnisation –, les employeurs s’en sortant avec un mécanisme de baisse des cotisations. La Cfdt prendra position dans la journée, la Cftc et la Cfe-Cgc suivront d’ici au 20 janvier. La signature d’une seule confédération syndicale (sur 5) suffirait à permettre l’application de cet accord. Source Viva Presse
Il semblerait (au dernières nouvelles) que la CFTC et la CFE CGC inclineraient pour le même choix (La CFTC se prononcera le 12 et la CGC le 20). Ce qui techniquement comme l'indique Viva Presse met François Chérèque en position de valider l'accord à lui seul. Bien que celui-ci ait précisé qu'il ne signerait pas seul, les français ne sont pas à l'abri d'un "geste" de la part du gouvernement en direction de son syndicat qui, rappelons cogère actuellement l'UNEDIC.
Il ne faut pas non oublier de rappeler, il s'agirait du dernier texte pouvant être signé par un seul syndicat avant la mise en place de la représentativité syndicale
Quels sont les points positifs et négatifs de cette nouvelle convention ?
Actu chomage nous donne le détail de ces points :
Positif : Les syndicats ont gagné la bataille de la «filière unique» : comme certains d’entre eux le souhaitaient, il s’agit de simplifier les règles et d’élargir la couverture à un plus grand nombre de chômeurs. Ainsi, 100.000 (de source syndicale) à 300.000 (de source patronale) allocataires supplémentaires pourront bénéficier, après 4 mois de travail au lieu de six, d’une indemnisation selon le principe d’«un jour cotisé, un jour indemnisé». De même, la durée maximale d’indemnisation est portée à 24 mois, contre 23 actuellement. Néanmoins, rien de neuf pour les chômeurs ayant retrouvé un emploi et qui, comme avant, devront cotiser 6 mois pour rouvrir de nouveaux droits.
Négatif : Si, pour les uns, ce système est plus souple que le précédent, il réduit la couverture de beaucoup d’autres. Tel un gâteau de taille inchangée duquel il faut obtenir davantage de parts, celles-ci seront — forcément — plus petites. «On va sortir énormément de personnes indemnisées, et beaucoup plus rapidement, vers les minima sociaux», a déploré le négociateur de la CGT Maurad Rabhi ... / ... Selon le patronat, cette "largesse" équivaudra à un surcoût de 270 à 700 millions d’euros pour l’Unedic, une allégation fallacieuse : en effet, si «200 à 300.000» privés d’emploi — des chiffres, claironnés par le Medef et sa copine la CFDT, jugés «totalement fantaisistes» par la CGT — pourront toucher une allocation deux mois plus tôt, ils seront nettement plus nombreux à sortir plus tôt du régime (la CGT avance que 63% des chômeurs indemnisés verront leur durée d'indemnisation amputée de 1 à 9 mois, suivant les cas) ... / ...
Positif : Les seniors semblent vaguement épargnés : les 50 ans et + conservent une durée d’indemnisation spécifique maximale de 36 mois, même si la période cotisée augmente (36 mois d’activité contre 27).
Négatif : Mais le texte prévoit par ailleurs de reculer progressivement, de 60 ans et demi actuellement à 61 ans début 2010, l’âge à partir duquel l’indemnisation chômage peut être maintenue jusqu’à liquidation de la retraite à taux plein, au plus tard à 65 ans. Ce qui augmente le risque de se retrouver sans allocation en attendant la retraite.
Positif : Epargnés aussi les travailleurs saisonniers : les dispositions qui les pénalisaient dans la dernière convention de janvier 2006 sont abrogées, et le seuil des 3 saisons au terme desquelles ils ne pouvaient plus bénéficier de l'assurance-chômage est supprimé.
Positif : Quant à l’indemnisation de la CRP (convention de reclassement spécialisé, dispositif considéré comme peu efficace et destiné aux victimes de licenciements économiques dans les entreprises de moins de 1.000 salariés, soit 25% des licenciements actuels), elle est considérablement améliorée puisqu’elle sera maintenue à 80% du salaire brut antérieur durant les 8 premiers mois au lieu de trois dans son ancienne version, puis à 70% durant les quatre mois restant. .../ ... Intégralité du texte sur Actu chômage
Du côté du patronat : Le patronat a obtenu une baisse des cotisations, même s'il a dû renoncer à ce qu'elle intervienne dès le 1er janvier. La baisse interviendra à partir du moment où l'assurance-chômage aura un excédent de 500 millions d'euros sur un semestre. C'était d'ailleurs une revendication claire depusi décembre : Le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi (Medef), a plaidé que réduire les cotisations est «un besoin vital dans la situation de crise que traversent les entreprises»
Or, Selon le Bureau confédéral de FO, ce dispositif "est d'autant plus choquant que le patronat a obtenu un report de l'augmentation de la cotisation retraite, ce qui fait perdre à la caisse nationale d'assurance vieillesse 1,8 milliard d'euros par an" Source GOOGLE AFP
En fin de compte, le mouvement unitaire du 29 janvier risque t-il d'être mis en danger par une seule signature ? Non, si l'on s'en tient à ce qu'a déclaré François Chérèque pour l'instant.
Néanmoins, il faut rappeler à l'hésitante CFDT qui continue à croire (et faire croire) que le syndicat réformiste est une voie équitable, que le MEDEF et le gouvernement ont pour seule préoccupation l'injection massive de capitaux dans les banques et le soutien aux grandes entreprises. Nous sommes loin du concept d'entreprise citoyenne et de la responsabilité sociale brandis par la même CFDT.
Seulement, cette fois-ci, il va falloir choisir entre donner quitus au MEDEF et au gouvernement ou se positionner clairement auprès des salariés. Sinon, à quoi bon s'afficher le 20 janvier aux côté de ceux qui veulent vraiment éviter que la crise soit payée uniquement par le monde du travail.
Un peu de clarté et de courage Monsieur Chérèque ... si vous le pouvez ou le souhaitez. Mais n'oubliez pas que le "réformisme" c'était avant la crise financière et économique !!!
Vous avez écrit "Si on me cherche". Les salariés aimeraient bien vous trouver ... à leurs côtés, cette fois.
DERNIERE MINUTE - Source le JDD
Après le refus de la CGT et de FO, la CFDT a décidé jeudi de signer la nouvelle convention d'assurance-chômage, ouvrant la voie à l'entrée en vigueur de nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs pour deux ans ... / ...
Le réformisme d'avant crise a encore gagné ...
Assurance chômage : La CFDT osera t-elle fragiliser le mouvement du 29 janvier ?

Libellés : cfdt, chomage, crise financière, syndicats


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