L’indépendance de la justice risque d’en prendre un coup avec cette décision de Nicolas Sarkozy de supprimer le juge d’instruction. Car à l’avenir si c’est le parquet qui instruit les dossiers, c’est le ministère et donc l’Etat qui aura la main mise sur les dossiers faisant craindre pour beaucoup que les affaires politiques soient étouffées par le pouvoir en place. Certes, l’affaire d’Outreau avait relancé le débat sur le rôle du juge d’instruction mais comme le souligne Philippe Pauliat-Defaye, avocat et élu Nouveau centre au conseil municipal, passer du système inquisitoire actuel à un système accusatoire implique de graves bouleversements, et notamment une réforme du statut du parquet qui devrait devenir indépendant. De son côté, l’ancien juge Marsaud se dit ravi de cette suppression car à l’heure actuelle, le positionnement du juge d’instruction donne l’impression qu’il est un procureur instruisant trop à charge. Du côté de la profession on reste divisé sur cette annonce et sur celle de la décision de placement en détention provisoire lors d’une audience collégiale qui nécessitera un renfort des effectifs des magistrats du siège alors qu’il n’y a pas de budget prévu pour le moment.