«On doit moraliser le capitalisme et pas le détruire (...) il ne faut pas rompre avec le capitalisme, il faut le refonder», a insisté le président français, accusant ceux qui refusent cette refondation de «faire le lit de ceux qui veulent détruire le capitalisme». «Soit on refonde le capitalisme, soit on le détruit», a poursuivi Nicolas Sarkozy, se prononçant une nouvelle fois pour un «capitalisme d'entrepreneurs» que l'Etat devrait «animer, entraîner». Dans ce contexte, «il faut rééquilibrer les rôles respectifs de l'Etat et du marché», a-t-il dit estimant que la crise actuelle signait «le retour de l'Etat (et) la fin de l'idéologie de l'impuissance publique».
Le président de la République française a également mis en garde les Etats-Unis contre toute tentation de bloquer l’adoption de mesures de refondation du capitalisme lors du sommet du G20 programmé le 2 avril à Londres. «Au XXIe siècle, il n’y a plus une seule nation qui peut dire ce qu’il faut faire ou ce qu’il faut penser», a déclaré Nicolas Sarkozy. «Les décisions, nous les prendrons le 2 avril à Londres. Soit les Etats-Unis accompagneront ce changement, et je l'espère de tout cœur, parce qu'un nouveau président apportera son intelligence, son dynamisme et son ouverture, et nous changerons le monde avec les Etats-Unis», a-t-il poursuivi. « Mais nous n'accepterons pas le statu quo, nous n'accepterons pas l'immobilisme, nous n'accepterons pas le retour de la pensée unique », a indiqué le chef de l'Etat.
«Nous aurons besoin que la Chine amène sa force d'entraînement, que le Brésil dise sa part de vérité, que l'Afrique soit associée à ce que nous allons construire et que nous rebâtissions ensemble le système international», a-t-il expliqué. «A Bretton Woods en 1945, il y avait une monnaie (le dollar, ndlr). Cette monnaie a construit la prospérité du monde. En 2009, il n'y a plus une monnaie, il y en a plusieurs. Il va falloir qu'on discute comment chacun gère sa monnaie, ses taux d'intérêt». «Il ne peut plus y avoir un seul pays qui explique aux autres "payez la dette qui est la nôtre", il ne peut plus y avoir un seul modèle», a conclu Nicolas Sarkozy.