Je suis en train de lire “Un festin en paroles, Histoire littéraire de la sensibilité gastronomique de l’antiquité à nos jours” (1ère éd. en 1978, Texto éditions). Inutile de dire que je me régale…
J’y apprécie d’abord des expressions telle que “une daube irréfutable”, “la sublimation par le langage est un facteur constitutif de la fête”, “autant que la sexualité, la nourriture est inséparable de l’imagination”, et ce rappel de Brillat-Savarin que “l’homme d’esprit seul sait manger”, ….
Je m’enrichis d’apprendre qu’il y a deux ou trois siècles, le boeuf était une viande de seconde main, “au début du Quichotte, Cervantes donne pour preuve de l’extrême gêne matérielle de son héros.., qu’il “mangeait plus souvent du boeuf que du mouton”. Qu’aubergines et tomates, fleurons de la cuisine méditerranéenne ne sont “en fait incorporés à la consommation courante qu’au XIX ème siècle“, et que le haricot, “pilier du cassoulet toulousain” ne se répand, originaire du Mexique, qu’au cours du XVII ème siècle.
“C’est en 1651 qu’est publié l’acte de naissance de la modernité gastronomique savante, (avec) “Le Cuisinier français” de La Varenne”, rompant avec une cuisine du Moyen âge “fondée sur la juxtaposition, l’accumulation, le mélange et la dictature du poivre, de la cannelle, de la muscade et autres épices en doses massives”.
J’y apprécie les descriptions de la “mole” sud-américaine: civet de dindon au cacao, de la caponata sicilienne, avant d’entrer dans les techniques des cuisines de l’antiquité grecque et romaine…
Bref, un ouvrage qui fait saliver…
- Les lamentables dérives de France 2 sur le blog “Comme de longs échos…”. Aux ordres ?
- “Agir contre l’argent sale”, le site.