Démarrées hier, ŕ partir de 21 heures, les discussions sur la baisse du prix du pain, entre les membres de la Fédération nationale des boulangers (Fnbs) et le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix, vont se poursuivre aujourd’hui. Discussions au terme desquelles, les boulangers décideront de la poursuite ou non de leur mot d’ordre de grčve illimitée.
Aprčs un round de trois tours d’horloge, les négociations ouvertes hier, entre le ministčre du Commerce et la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), vont se poursuivre aujourd’hui. Aprčs une réunion pléničre, les deux parties vont se retrouver en Conseil régional de consommation le matin, ŕ la Direction du commerce intérieur, avant de se réunir, dans l’aprčs-midi, en commission technique ŕ la Gouvernance de Dakar. Réunions au cours desquelles, le gouvernement et les acteurs du secteur de la boulangerie vont revoir les procédures portant sur la baisse du prix du pain. Contestant la baisse de 25 francs Cfa sur le prix du pain décidée par le gouvernement, la Fnbs a décrété, depuis samedi 10 janvier, une grčve illimitée. Un mouvement durement ressenti le week-end dans les différents foyers d’autant plus que la baguette était pratiquement invisible.
«Si nous parvenons ŕ nous entendre avec les autorités, le mot d’ordre sera levé. Sinon, le combat va continuer», lance Amadou Gaye, président de la Fnbs joint hier au téléphone, juste aprčs ŕ la fin de la premičre séance de négociations.
Les boulangers attendent du gouvernement une baisse du prix de la farine qui, selon eux, «constitue 60% du coűt de production du pain». Ils disaient, lors de la conférence de presse tenue vendredi dernier, au sičge de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), que «le prix du pain a été toujours indexé sur le prix de la farine et non sur le prix du carburant». Aliou Thiam, vice-président de la Fnbs, et Cie avaient aussi indiqué que «compte tenu de la baisse des cours mondiaux, le prix du blé a baissé. Donc, le prix de la farine doit baisser». Selon le vice-président de la Fnbs, une baisse du prix du pain sans une baisse du prix de la farine leur porterait un préjudice énorme. Car, explique-t-il, «malgré la baisse du prix du carburant, les pertes mensuelles tourneraient aux alentours d’un million, voire plus. Alors que la loi 94-63, en son article 30, interdit la revente de tout produit ŕ un prix inférieur ŕ son prix de revient».
C’est ainsi que quelques boulangers, parmi ceux qui avaient refusé de vendre la baguette de pain de 210 g ŕ 150 francs, ont été arrętés par les services du Commerce intérieur, des saisies de pain opérées et des convocations envoyées aux récalcitrants. Une situation que la Fnbs avait «énergiquement» condamnée en exigeant l’ouverture de concertations.