Brice fait (Horte)feux de tous bois

A l’image du séjour de son mentor à Wolfeboro, Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, aurait sans aucun doute aimé passer tranquillement des vacances bien méritées tant il a été actif depuis sa prise de fonctions.
En effet en à peine trois mois, il a révisé le code du Travail en réservant certains (sous)-emplois à des immigrés comme le montre sa demande à "la préfecture de l'Essonne s'il y avait des immigrés légaux qui voudraient occuper les postes des salariés en situation illégale" chez Buffalo Grill. Non content de ce premier coup de maître, il s’est dans la foulée attaqué aux mathématiques (normale pour une science dans laquelle ont excellé les arabes…) en demandant aux responsables des forces de l'ordre de procéder cette année à 125 000 "mises en cause pour infraction à l'entrée et au séjour des étrangers" devant la justice dans des enquêtes portant sur l'immigration irrégulière, avec pour objectif 25 000 expulsions avant décembre (ce qui laisse près de 100 000 personnes dans un vide juridique en étant "mises en cause" sans pour autant être expulsées…).
Mais voilà les immigrés, c’est bien connu, ne respectent rien et surtout pas les vacances ministérielles. Le ministre a ainsi été obligé d'accorder une autorisation de séjour de six mois "à titre humanitaire pour permettre aux parents d'Ivan de séjourner légalement en France à ses côtés alors qu'il reste hospitalisé", tout en précisant bien que André Dembsky et Natalia Aboueva, arrivés en France en 2004, n'étaient pas des réfugiés politiques. Après un tel geste plus personne n’osera remettre en cause l’humanité de Brice Hortefeux qui se montre prêt à sacrifier ses statistiques sur l’autel de la compassion envers des sans-papiers qu’il s’apprêtait, avant une malencontreuse chute d’un toit, à faire reconduire à la frontière… Sa compassion semble même sans limite en ce mois d’août puisqu’il qu’il "déplore" le naufrage d'une embarcation d'immigrés clandestins qui a entraîné la mort de 17 personnes, dont 8 enfants et fait 19 disparus au large de Mayotte. Preuve ultime de sa sincérité, le ministre assure avoir été "tenu personnellement informé par le préfet de Mayotte de l'évolution des recherches de ces malheureux naufragés, victimes de l'immigration clandestine". Par malchance il n’était pas sur place, sinon nul doute qu’il aurait plongé leur porter secours…
Quoiqu’il en soit, Brice Hortefeux peut bien affirmer haut et fort qu’ "il n'y a pas de particularisme pour le mois d'août. Il y a une politique qui n'est pas en fonction des mois, des climats, du gré des uns et des autres", une circulaire de la préfecture de la région Ile-de-France demande à la police de "traiter prioritairement" les dossiers des étrangers en situation irrégulière et recommande aux forces de l'ordre de solliciter régulièrement les parquets afin d'obtenir "la coercition" en cas de "non-défèrement" des personnes convoquées. C’est bien normal, si les vacances du ministre sont pourries, il n’y a pas de raison que celles des sans-papiers ne le soient pas…