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A Gaza, la survie au quotidien

Publié le 13 janvier 2009 par Adel Miliani

Les conflits, les habitants de Gaza connaissent. Ils sont habitués aux couvre-feux, aux combats de rue et, ces 18 derniers mois, aux pénuries causées par le blocus imposé par Israël et par l’Egypte. Mais avec l’offensive sans précédent lancée par l’Etat hébreu, qui a fait 900 morts et 3.400 blessés, l’essentiel est désormais de survivre.

Les bombardements massifs ont provoqué des perturbations très importantes sur l’alimentation en électricité et en eau dans les logements, alors que la situation dans ce domaine était déjà difficile avant le début de la guerre.

Dans les moments d’accalmie, quand il fait jour, les habitants se ruent dans les quelques boutiques ouvertes et sur les marchés pour acheter de la nourriture. Au crépuscule, les rues redeviennent désertes. Les civils se terrent chez eux, de crainte d’être confondus avec des activistes du Hamas.

“Tout est difficile désormais: manger, boire, se déplacer”, raconte Mohammed Saleimeh, 26 ans. Quand l’électricité revient dans le camp de réfugiés de Nousseirat, les femmes font cuire du pain. Quand l’alimentation en eau est rétablie, elles essayent de laver leur linge.

Dans le sud d’Israël, les tirs de roquettes perturbent aussi beaucoup la vie quotidienne des gens qui se ruent dans des abris quand les sirènes retentissent pour les prévenir d’un risque imminent. De nombreux commerces ont fermé et les élèves ne se rendent plus à l’école pour l’instant. Mais les habitants disposent de suffisamment de nourriture, d’électricité et de carburant.

A Gaza, la capacité des gens à s’en sortir dépend beaucoup des réserves dont ils disposaient, en aliments et en argent, avant le début de l’opération israélienne, et également, en partie, de leurs relations avec les dirigeants du Hamas.

Mohammed Awad, un haut responsable du Hamas, a affirmé dimanche sur la chaîne de télévision Al Aqsa que 25.000 personnes employées par le Mouvement de la résistance islamique, des policiers aux fonctionnaires, avaient reçu leur salaire de décembre.

Abou Ramadan est un ancien membre des forces de sécurité évincées lors de la prise du pouvoir du Hamas à Gaza, en juin 2007. Le gouvernement du président Mahmoud Abbas, basé en Cisjordanie, lui verse encore son salaire et il peut encore se permettre d’acheter de l’eau potable. Mais les coupures de courant sont très fréquentes. Dimanche, pour la première fois depuis huit jours, l’électricité a été rétablie chez lui. Il se rend tous les matins dans une mosquée pour recharger la batterie de son téléphone portable, au lieu de prier chez lui comme il le faisait avant la guerre.

Dans sa famille, qui compte cinq membres, on mange de lentilles, des haricots et des boîtes de conserve. Il est possible d’acheter des tomates, mais leur prix a triplé. Sur les 47 boulangeries de Gaza, seules 20 sont encore ouvertes, selon le syndicat des boulangers local. Cela explique les longues files d’attente pour acheter du pain.

Dans le camp de Chati, Khaled Al-Dali, 33 ans, était déjà sans le sou avant le début du conflit, il y a 17 jours, et avait le plus grand mal à nourrir sa femme et ses sept enfants, âgés de cinq à 14 ans. Il y a quelques jours, il a accueilli chez lui sa soeur, son mari et dix enfants, qui ont fui les bombardements menaçant leur maison située près de la frontière avec Israël. Ils se sont sauvés avec seulement les habits qu’ils avaient sur eux.

AP

Posted in Adel Life, News  Tagged: Gaza, guerre, Israël, Palestine, proche-orient, survie  

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