Magazine Régions du monde
Une domestique indonésienne torturée par son employeur saoudien (Human Rights Watch) EN FRANCAIS
Publié le 13 janvier 2009 par Fouchardphotographe @fouchardphoto
Une domestique indonésienne
a été soumise à de multiples actes de torture par ses employeurs
saoudiens, dont des brûlures au fer à repasser, a affirmé lundi
Human Rights Watch, appelant les autorités à poursuivre les auteurs
pour des "sévices et mutilations inacceptables".
Dans une lettre ouverte aux gouvernements indonésien et saoudien,
l'association de défense des droits de l'homme, dont le siège est à
New York, explique que Keni binti Carda, 28 ans était brûlée au fer
à repasser par ses employeurs qui versaient ensuite des produits
ménagers sur ses blessures.
Elle était contrainte de manger des excréments tandis que ses
employeurs lui ont cassé les dents et l'ont forcée à les avaler,
accuse encore HRW, appelant les autorités à poursuivre ces derniers
pour des "sévices et mutilations inacceptables".
"Nous appelons les autorités saoudiennes et indonésiennes à la
coordination pour enquêter sur cette affaire, à poursuivre les
auteurs des abus conformément aux normes internationales et à
fournir des dédommagements financiers et des soutiens appropriés à
la victime", ajoute HRW, qui estime que Ryad devrait saisir
l'occasion pour montrer que les sévices contre les domestiques ne
sont pas tolérés.
L'ambassade d'Indonésie enquête sur cette affaire, a déclaré à
l'AFP un diplomate indonésien, Adi Zulfuat.
Keni binti Carda, originaire de Bresbes, sur l'île de Java, a
commencé à travailler à Medina, pour la famille de Khalid et Wafa
al-Khouraifi, en juillet 2008, selon l'organisation.
Les abus ont commencé en septembre, durant le mois de jeune
musulman du ramadan, ses employeurs n'acceptant pas l'augmentation
contractuelle de son salaire, selon le récit de la jeune femme à
l'organisation de défense des droits de l'homme.
Wafa al-Khouraifi "battait ses propres enfants lorsqu'ils tentaient
de protester" contre le traitement fait à la domestique et
"menaçaient Keni d'une mort terrible si elle tentait de
s'échapper", poursuit HRW. Elle était également menacée
"d'emprisonnement par la police saoudienne si elle parlait des
sévices subis", selon la même source.
La jeune femme, dont le corps est couvert de cicatrices et qui voit
mal d'un oeil, a finalement été conduite à l'aéroport en octobre
par son employeur et soignée dans une clinique à son retour à
Jakarta.
La question des mauvais traitements infligés aux millions de
travailleurs étrangers présents dans le royaume commence à faire du
bruit en Arabie saoudite. En décembre, le ministre du Travail Ghazi
al-Gosaibi avait appelé les Saoudiens à mieux les traiter.
www.lemonde.fr - Photo : Philippe FOUCHARD (Airport de Jakarta en
Août 2008, jeunes filles partant vers l'Arabie Saoudite pour y
travailler)