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Crise: Et s'il n'y avait plus de solutions ?

Publié le 14 janvier 2009 par Careagit
Tiens, pour l'OCDE "le pire est à venir dans la zone euro". C'est Angel Gurria qui s'est exprimé aujourd'hui lors de la publication d'un rapport qui confirme les sombres perspectives établies dans le premier rapport de Novembre.
A vrai dire ce n'est pas une surprise. Depuis que la crise économique est confirmée, les USA, l'Europe et l'Asie ne cessent de prévoir des plans pour éponger une à unes les fuites. Assurances, Banques, Crédits, Automobiles, Industries, la crise n'épargne personne et ce n'est pas la première vague de plans présentés qui arriveront à relancer le bonhomme mal en point...
Le billet d'aujourd'hui est en fait le fruit d'une inquiétude nourrie que j'exprime depuis quelques semaines déjà. Car la première vague d'actions politiques (concertées ou pas) a ressemblé fort à la situation du chasseur agressé par un ours et ne disposant que d'une balle dans son chargeur. Plan de relance US, plan de relance UE, plan de relance spécifique à chaque états, baisse jamais vue des taux directeurs américains, what else ?
A l'époque, il fallait prier pour que le monstre "crise" ne soit pas trop enragé et que les solutions apportées ici où là suffisent à le faire taire.
En fait, il n'en est rien. Et c'est bien cela qui est fort inquiétant. Analysons la situation. D'abord les banques centrales. Du côté américain, Ben Bernanke, habité par un pragmatisme à toute épreuve s'est résolu à donner un grand coup de savate dans la politique ordonnée de contrôle des taux directeurs. Ce n'est pas si loin, c'était avant Noël. De son côté, la BCE n'a pas osé suivre le rythme fou imposé par la FED. Visiblement bien lui en a pris.
Car depuis Noël, les avis se sont harmonisés pour prévoir une sortie de crise (au mieux) au début de 2010. Traduction, il va falloir essuyer les plâtres encore un an. La crise est plus profonde que prévue et la première vague de plans ne suffira probablement pas. Obama prépare un nouveau plan au même titre que Sarkozy en France. Dans son rapport présenté aujourd'hui, l'OCDE s'attaque au matelas constitué par la BCE, comme s'il s'agissait là de la dernière arme disponible. Encore heureux que Trichet se soit constitué assez d'espace pour s'autoriser une seconde relance ! Pour dire vrai, c'est effectivemment à peu près la dernière solution qu'il nous reste pour éteindre le feu.
Car finalement dans cette histoire, il ne reste que les États. "Le retour de l'Etat" qu'ils disaient, faisant fi de la nécessaire stabilité de cet agent économique si particulier. Les États c'est du solide, ils sont capables de sortir des milliards en quelques mois en creusant de grands trous sur les marchés obligataires. Serais-ce la solution miracle ? Et bien... sûrement pas. Car aujourd'hui - et nous en parlions dans ce billet - il se trouve que les États, aussi, éprouvent quelques difficultés à lever les fonds nécessaires à la relance. Il faut dire que le sac de la dette qu'ils portent sur l'épaule s'alourdi de plus en plus. Aux États Unis, le compteur affiche 10 642 milliards de dollars. 10,64 trillions comme c'est dit dans ce billet. D'un autre côté, l'Islande, petit pays discret, a fait les gros titres des journaux de par sa quasi faillite. Alors les différents acteurs de notre système économique font le rapprochement et commencent à se demander comment les USA vont-ils faire pour s'acquitter, un jour, de ces $ 10,64 trillions. La question se pose aussi pour l'Allemagne, la France... Aujourd'hui, grâce à Dieu (ou à quelqu'un d'autre) les diverses notes attribuées aux pays demeurent rassurantes pour les investisseurs. Mais demain, devant l'explosion du niveau des dettes nationales, quelle sera l'évolution ?
Face à la seconde vague de la crise économique, la Banque centrale US est au maximum de ses possibilités de relance, les Etats, endettés jusqu'à n'en plus pouvoir, ne disposent plus d'énormes marges de manoeuvres. Demeure la BCE qui a su se constituer le matelas nécessaire à une seconde phase d'action et les dévaluations monétaires pour les pays disposant encore des leviers d'actions, tractations efficaces mais risquées.
Dans ce contexte vous conviendrez qu'il est plutôt croustillant d'écouter notre Président. Silence sur les critiques monétaires, silence aussi sur la gestion des taux par la Banque Centrale Européenne. Certains journalistes chuchotent même que Sarkozy regretterait ses attaques enflammées envers JC. Trichet...
Quoi qu'il en soit les conséquences de la crise économique se multiplient partout sur la planète et continuent d'avancer, effaçant d'autant les efforts pourtant importants des Etats et des Banques centrales. Inquiétant.

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