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Cacophonie gouvernementale : limites de la concordance

Publié le 16 janvier 2009 par Kalvin Whiteoak

En décembre 2008, l’actuel président de la Confédération Hans-Rudolf le magnifique jurait ses grands dieux qu’on ne verrait pas de sitôt une baisse de la TVA: exclu, avait-il annoncé, imaginant sans doute que de parler d’une telle hypothèse, même en cas de crise, viendrait en forte contradiction avec la votation populaire du 17 mai prochain sur …. l’augmentation de cette même TVA, même provisoire.

Même si l’un de ses qualités est de bien s’exprimer en français, le pétulante Doris a de son côté mis son grain de sel de ministre de l’économie (qui n’est pas simultanément ministre des finances, en Suisse …) dans la cacophonie gouvernementale totale existant actuellement sur la question du traitement de la crise : “tout est ouvert a-t-elle déclaré à la RSR ce matin, y compris une baisse de la TVA“.

S’il est un point sur lequel la fameuse concordance prônée par les conservateurs de tous poils et de toutes tendances est bien pesante, c’est celui du traitement de la crise actuelle.

parler d'un même voix en helvétie

La cacophonie tient lieu de message politique, chacune et chacun tirant la couverture à lui sans rien faire de concret et sans mesurer les justes risques que comporte l’actuelle situation économique du pays.

Même la Schlumpfette s’en mêle, comme ex-ministre des finances intérimaire …. tout en brandissant le bâton contre les fameux étrangers criminels … de troisième génération en Suisse.

Si l’on comprend bien Doris donc, si tout est ouvert, on peut rêver : à l’abandon de l’armée, à la vente et non à l’achat d’avions de combat, à la diminution des dépenses somptuaires et des règlementations débiles entrainant leurs cortèges de dépenses “collatérales” pour payer les surveillants des surveillants des … surveillants de première ligne.

Au doublement des investissements dans la recherche et le développement, à une remise à niveau humaine des assurances sociales et de la protection des malades et des faibles en général, à des chèques-cadeaux de l’État pour … payer ses impôts, bref à toute une série de mesures qui sans la crise auraient semblé complètement folles.

Sauf qu’il y a peu de mois encore en octobre, la même Doris trouvait que la Suisse allait  “plutôt bien et n’était pas en crise”.

“Que l’UBS n’avait besoin de rien. Que … que et que… ” bref: on ne peut plus distinguer dans son discours ni d”ailleurs dans celui de Hans-Rudolf le vrai du fondamentalement “communicationnel”.

Et surtout, ce qui est grave, c’est qu’aucune ligne de conduite claire n’est mise en oeuvre. Comme à l’habitude, on y va helvétiquement, (sauf dans le sauvetage raté de UBS), c’est-à-dire à doses homéopathiques sans aucun risque de voir un quelconque succès.

Même la “grande” Allemagne voisine tellement admirée outre Sarine est tombée dans la récession la plus grave de son histoire depuis 60 ans : pourtant on ne peut pas franchement dire que ce sont des rigolos qui la dirigent …

La concordance démontre, notamment en temps de crise, qu’à l’image de l’abus de démocratie directe qui tue la démocratie, l’abus de concordance mène un mur que personne ne veut voir : triste concept à ranger aux oubliettes au plus vite pour le remplacer par des accords de gouvernement conclus pour une législature reposant sur des programmes visibles, clairs et sur lesquels on s’engage.

Il n’y a décidément qu’en Suisse qu’on manage le pays par absence d’objectifs communs sous prétexte de paix politique.


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