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Roll-movie

Publié le 17 janvier 2009 par Magda

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Imaginez un Ecossais, deux Italiennes, un Néo-Zélandais, une Canadienne, une Allemande, un Grec, une Américaine et deux Français scotchés, les yeux ronds comme des lapins devant des phares de bagnole, devant un film belge complètement barré, une comédie noire en noir et blanc : Aaltra.

Aaltra est un film de Benoît Delépine et Gustave Kervern (auteurs du Louise-Michel actuellement au cinéma) sorti en 2004. L’histoire de deux voisins belges qui se haïssent cordialement, et se retrouvent paralysés des jambes après une bagarre sous un tracteur de marque finlandaise Aaltra. Forcés par le destin de cheminer ensemble en chaise roulante, les deux types décident d’aller exiger six millions de dédommagement à l’entreprise finlandaise. Et roule ma poule !

Vous aimez C’est arrivé près de chez vous? Monsieur Manatane vous fait hurler de rire? Vous pouffez devant Groland? Alors vous aimerez cet Easy Rider de tocards autant que je l’ai aimé. Comédie, certes, mais en Belgique, comédie ne rime pas forcément avec gag à la minute, bons gros mots qui tachent, ou rythme essoufflé du montage. Mais bien plutôt avec cynisme, froideur et simplicité, et surtout avec une certaine élégance de la laideur. Chaque plan de ce film est une vraie merveille de cadrage et de travail des noirs et blancs. Pour un peu, on se croirait dans Au fil du temps de Wenders : plans larges, paysages plats et infinis, usines en déréliction, avec au fond, là, quelque chose qui passe doucement… deux petites chaises roulantes.

Les deux anti-héros, salauds comme il se doit dans une comédie noire, se servent de la pitié que leur état physique inspire aux gens pour se faire transporter d’un point à un autre, pour se gaver aux frais de la princesse dans une brave famille allemande, et voler la moto d’un pilote de course célèbre. Les rencontres s’égrènent, avec un aspect presque documentaire tout à fait génial (voir cette séquence où un vieil homme les conduit jusqu’à une course de motocross en leur racontant ses souvenirs du Congo). En prime, notre cher Benoït Poelvoorde nous gratifie d’une apparition discrètement hilarante en calbut à étoiles.

Allez, cadeau : la séquence qui m’a fait le plus rire est ici. Vous avez déjà vu un biker finlandais chanter au karaoké? Non?

  

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