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Che - 1ère partie : L'Argentin

Publié le 17 janvier 2009 par Iti1801

Che - 1ère partie : L'ArgentinJe ne pouvais commencer l'année cinématographique autrement. Cinquante ans après la victoire de Fidel CASTRO sur Fulgencio BATISTA, voilà que sort en France la première partie du diptyque de Steven SODERBERGH sur la vie du plus fameux révolutionnaire du XXème siècle, qui, après avoir bercé les rêves de toute une jeunesse, berce ceux d'avides profiteurs qui n'hésitent pas à plaquer bêtement sa célèbre photo sur des T-shirts ou autres mugs... que voulez-vous : la révolution est derrière toi camarade !
Mais assez digresser et revenons au film.
On y alterne subtilement entretient qu'a GUEVARA avec une journaliste etasunienne lors de son voyage aux USA en 1964 (à l'occasion duquel il prononça son célèbre discours à la tribune de l'ONU où il reconnaît : Nuestra lucha es una lucha a muerte) et, surtout, années de guerilla cubaine.
Les plus grincheux diront qu'on passe (un peu trop) vite sur la mythique rencontre avec Fidel au Mexique en 1955 durant laquelle ils parlèrent toute la nuit et furent mutuellement séduits (on aurait d'ailleurs pu prendre un jeune, car Benicio DEL TORO jouant les gamins de 26 ans, on a un peu de mal à y croire...), de même que sur l'expédition calamiteuse du Granma qui prenait l'eau de partout et ne vit pas débarquer tout le monde, et encore moins gagnèrent le maquis...
On s'attarde surtout sur la guerilla proprement dite. Et là, on ne peut qu'être ébloui par un Benicio Del TORO asthmatique transcendé. Qui permet de se rendre compte également à quel point la lutte à dû être difficile pour GUEVARA (moi qui ai pourtant lu quelques bouquins et autres dossiers de-ci de-là, j'ai vraiment pris conscience du courage qu'il fallait lui a fallu, lui qui était bien souvent à deux doigts de cracher ses poumons pour parcourir la « jungle » cubaine).
Que les esprits les plus sceptiques, ayant le moins le coeur à gauche se rassurent néanmoins : ce n'est pourtant pas un film à la gloire du Che. Certes, on montre qu'il se souciait de l'éducation (on apprend à lire et à écrire avant de combattre, car les analphabètes sont facilement manipulables...) mais déjà on sent poindre l'intransigeance du futur « boucher de la Cabana » pour qui le tribunal militaire a toute autorité et droit de vie ou de mort (ainsi fait-il exécuter de sang-froid deux déserteurs qui on utilisé l'aura de l'armée rebelle pour voler des paysans et violer une jeune fille).
On découvre également comment CASTRO a subtilement écarté le Che du front pour le préserver (il sera en effet plus utile plus tard pour la révolution que pour la révolte actuelle) mais on ne montre pas franchement qu'alors qu'il était le plus proche de La Havane, Fidel demande à Camilo CIENFUEGOS d'entrer triomphalement dans la capitale avec l'Argentin (en effet, symboliquement, il y fallait au moins un Cubain de souche, même si GUEVARA est de la première heure ou presque[1]).
Comme j'ai cru comprendre que la seconde partie s'intéressera cette fois au périple bolivien, on ne verra ni le Boucher de la Cabana à l'œuvre ni Camilo de plus en plus populaire et pas trop chaud pour être infodé à l'URSS disparaître mystérieusement en avion, ni quelques autres commencer à être arbitrairement emprisonnés. Signes que la Révolution était déjà perdue...
Mais ce n'est pas une raison pour le bouder. Contrairement à la plupart des comptes rendus que j'ai lus à droite et à gauche, j'attendrai de le voir, avant d'en parler. En attendant, je ne dirais pas non si on me proposait de le voir une nouvelle fois.

Notes

[1] rappelon qu'il n'a pas été membre du M-26


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